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L’Ardéchoise en 3 jours vu par Frédéric Pondevie

vendredi 26 juin 2009, par Fred

Une majorité de cyclistes du groupe 1 et 2 ont décidé de se lancer dans l’aventure de l’Ardéchoise en 3 jours. Récit...de l’arrière, sur ce beau périple !

Diaporama photos !


Quand l’Ardèche m’était comptée !

C’est parti d’une simple phrase lancée en l’air, à l’automne dernier, au débotté d’une conversation sur les projets 2009 où je lançai "je ferai bien l’Ardéchoise en 3 jours l’an prochain". La première idée était de rassembler 3 ou 4 personnes mais visiblement, le concept plut fortement puisqu’au final nous serons 13 à partir sur un périple en trois jours ! Le programme était copieux, 510 km, soit 170 km par jour avec une incursion dans les Gorges d’Ardèche. Au total 25 cols et 9000 mètres de dénivelé à avaler !

Quelques mois plus tard, nous nous retrouvons donc tous au Moulinage, à Saint-Christol, chez Danye et Bernard, qui nous accueillent royalement, comme toujours, dans leurs magnifiques chambres d’hôtes et gîte. Auparavant, nous avions déposé nos bagages et récupéré notre package d’inscription sur le village-départ, à Saint-Félicien.

Ce déplacement de 5 jours avait pourtant mal commencé pour moi puisque le matin du départ, je voulus tester la résistance de mon pare-choc arrière (en plastique) contre un gros plot en béton…Résultat attendu, le pare-choc a perdu le combat ! Avec une voiture amochée, j’embarquais donc Frédéric Monti et Jean-Yves (un ancien cycliste du VCMP mais qui roule souvent avec nos couleurs), qui dès qu’il nous vîmes, s’empressa de dégonfler toutes les roues. "Chaleur de l’habitacle plus pression importante dans les pneus, c’est l’éclatement assuré ! Croyez-moi, en dégonflant les pneus, on roulera sans souci pendant trois jours". Fred et moi-même ne pouvions qu’acquiescer devant tant maîtrise des éléments du "professeur" aux multiples diplômes. Avec un tel puits de science, nous avions une longueur d’avance sur tout le monde et nous pouvions partir confiant : les crevaisons n’avaient aucune chance de nous embêter ! Pendant le voyage, une fois arrivé en Ardèche Jean-Yves put parfaire sa connaissance des différentes variétés d’arbres (châtaigniers, oliviers…) aux côtés de Frédéric Monti, notre guide ardéchois, alors qu’il affirmait "moi, je ne connais que deux sortes de végétaux, les arbres et les sapins !".

Ensuite, nous nous sommes retrouvés autour de la grande table dressée au Moulinage pour partager un excellent repas comme sait les cuisiner Danye. Les cyclistes ont fait honneur au gigot de 7 heures et Jean-Yves, encore lui, pourtant fin comme un grimpeur, a largement contribué à terminer les plats ! Les derniers préparatifs à finaliser avant une courte nuit et nous voici presque dans le vif du sujet.

Au petit matin, après un voyage en convoi jusqu’au lieu de départ, il est enfin temps de démarrer…ou pas. Car à deux cent mètres du départ, une explosion retentit sur la route….ma chambre à air venait de rendre l’âme ! Comme toujours dans ces circonstances, on se précipite pour réparer et la seconde chambre à air sera aussi pincée (il faut dire que la jante Neutron n’aide pas particulièrement au remontage rapide des pneus)…Rebelote pour un troisième montage/démontage avec cette fois-ci, plus de réussite. Un dernier gonflage, on enlève la pompe coincée dans la valve et…la pompe arrache le bout de la valve ! S’ensuit un débat avec Fred Monti sur le fait que je ne pourrai plus regonfler sous peine de tout exploser. Il me convaint quand même de tenter le coup, on trouve donc une pompe à pied et ce qui devait arriver…arriva ! A peine installée, ce qui reste de valve recrache tout l’air et cette 3 è chambre est à son tour inutilisable. Il faudra une 4è chambre et 30 minutes de retard sur l’heure prévu pour qu’enfin, je franchisse la ligne de départ. Après cet intermède crispant, et sous un soleil déjà bien chaud, les hostilités commencèrent dès le début avec la montée du col du Buisson. Peu pentu et régulier, il dessinait malgré tout la tendance des 3 jours. Moi derrière, avec Renaud et Pascal Saussois en ligne de mire et les "avions" de chasse loin devant.

Après un tiers de parcours, les "anciens", Joël en tête, décrétèrent que l’heure de midi coïncidaient avec l’heure du repas. Non repus par le saucisson du ravitaillement de Vernoux, une halte providentielle s’organisa donc dans le joli village de Chalencon. L’occasion, pour moi, de prendre de l’avance en repartant un peu plus tôt car mes kilos en trop influaient quand même grandement sur ma vitesse ascensionnelle ! C’était un cas de figure analogue pour Frédéric Monti, qui n’avait aucun souci pour grimper mais prenait tout son temps en descente. Lui aussi avait dû subir une crevaison au bout de 60 km, ce qui mettait encore plus à mal la théorie de Jean-Yves ! Bref, à nous deux, on n’arrivait jamais à rouler ensemble ! Le ciel se chargeait aussi de gros nuages noirs et lors de la longue ascension du col de la Faye, les premières gouttes de pluie apparurent. Pas désagréable quand il fait 30 degrés. Pour ma part, après les pentes raides de Bauvène, ma vitesse de croisière avait du mal à conserver deux chiffres malgré une pente raisonnable. Tous mes comparses me rattrapèrent et doublèrent bien avant le sommet, qui allait bientôt être noyé sous un orage. Seul Pascal et Renaud, qui me précédaient seulement de quelques minutes étaient encore présents au sommet quand je l’atteins enfin. Une petite halte, une descente rapide puis la remontée du col de Vios, toujours seul, bien vite lâché par mes comparses dès les premiers hectomètres. La montagne en surpoids, ça ne pardonne pas ! Heureusement que Thierry eût envie de communier avec la nature pour que la descente sur Saint-Pierreville se fasse avec lui et Laurent ! Après une désaltérante dégustation de bière à la châtaigne, c’était reparti pour terminer cette première (longue) journée de vélo.

C’est là qu’il faut aborder le cas Bernard, qui a eu le courage de faire (presque) tous le parcours 4 mois après seulement sa fracture du col du fémur. Ne connaissant pas bien la fin du parcours, et me doutant que j’allais devoir encore escalader seul, je lui demandais la topographie de cette fin d’étape. "D’abord ça monte fort et de manière irrégulière et ensuite c’est du faux-plat montant pendant 15 kilomètres". En clair, j’allais en ch… ! Sauf que….le "GPS" Bernard n’est pas complètement objectif et à une sérieuse tendance à noircir le tableau. Inquiet dès qu’il ne reconnaît pas une route, chaque difficulté qui se présente devant nous semble être la pire des vacheries d’après lui. Heureusement que la réalité n’est pas la même et si effectivement les faux plats montants se succédèrent pendant plusieurs kilomètres, ils laissèrent place, ensuite, à une descente jusqu’au pied du col de Fayolle. Je retrouvais à ce moment là Renaud et Pascal, eux aussi lâchés par le train des avions et qui me précédaient de quelques minutes. Après un ultime arrêt à Saint-Julien du Gua, et une énième dégustation de pain à la confiture de châtaigne, il restait encore 3 km d’effort pour atteindre la dernière difficulté de la journée. Au sommet, le reste du groupe attendait depuis 20 minutes.

Nous pouvions enfin dégringoler sur Privas, jusqu’à notre lieu d’hébergement. Quand je dis "dégringoler" c’est un euphémisme car on a encore dû grimper un petit col, surprise du chef, qui ne manqua pas de m’énerver prodigieusement. Enfin, à 19 heures, le château de Lyas fut atteint, attendus par Jacques et Danye, qui avaient coupés à travers les routes pour nous précéder. Les conditions d’hébergements étaient plutôt spartiates(une douche pour 7 !) mais le repas fut excellent. Lors de la soirée, j’exhibai mes chaussettes de récupération, très peu esthétiques, mais efficaces pour draîner les toxines. Plusieurs autres cyclistes, présents comme nous au château, ne manquèrent pas de m’interroger à ce sujet.

Après une deuxième courte nuit, direction les Gorges de l’Ardèche sous un soleil généreux. Après avoir hésité à repartir avec Jacques et Danye, je décidai finalement de poursuivre la route avec les avions. Le gruppeto (Pascal, Renaud et moi) prirent un peu d’avance dans la première montée du col de Benas, où Laurent, Christophe et Jean-Yves nous rattrapèrent bien vite, nous déposant à une vitesse sidérale. J’ai appris, après que c’était pour nous impressionner ! Après cette première difficulté, la pente fut nettement moins rude et les paysages changèrent. Place à la rocaille de l’Ardèche du sud, ses petits villages typiques et un soleil toujours plus chaud. Personnellement, c’est la partie d’Ardèche que je préfère. Après Alba la Romaine, nous remontons sur Saint-Remèze avant de plonger dans les Gorges. Commence ici la partie la plus touristique et nous découvrirons un engouement de plus en plus fort au fil des traversées de villages. Nous décidons de prendre la pose sur une route en corniche qui surplombe les Gorges, puis un peu plus bas, devant le Pont d’Arc. J’envie les rares baigneurs qui nagent dans la rivière, mon compteur affiche presque 35°C ! Ensuite, nous arrêterons à Vallon Pont d’Arc puis feront un détour par Rochecolombe et sa difficile côte avant de replonger sur Vogüe, lieu de notre arrêt pour déjeuner. Bernard a préféré couper la déviation par Rochecolombe, après avoir vu le panneau indiquant Vogüe à 4 kilomètres. Au bord de l’eau, nous investirons la terrasse d’une pizzeria pour une heure de repos. Il reste environ 60 kilomètres à faire et on a bon espoir d’arriver tôt au camping du soir. Que nenni !

Car si la route reste sans grosse difficulté, nous multiplions les arrêts dans les villages qui nous accueillent de plus en plus chaleureusement. Eau, coca, fromage, saucisson, crème de marron, croissant…il faut sans-cesse manger et boire ! En plus, nous faisons à chaque fois le tour des ruelles et c’est parfois si étroit que l’on doit poser pied à terre. Sans parler des pavés humides à escalader, pour un peu, on se croirait dans les Flandres. Nous ferons aussi une halte à Balazuc, superbe village sur un promontoire qui se trouve à proximité de Ruoms. Tous ces tours et détours ne nous avancent guère, surtout qu’après Largentière, les côtes se dressent comme de véritables murs. Une crevaison de Christophe, après Balazuc, nous fait alors rencontrer un petit cycliste qui pédale avec un énorme sac à dos, qui pèse, au bas mot, 15 kilos ! Lui aussi est parti sur les 3 jours mais surtout, il a emmené tout son bazar avec lui : tente, nourriture, pompe à pied (qui servira d’ailleurs à Christophe), nous n’en revenons pas ! Après avoir épaté la galerie en menant un rythme d’enfer dans la côte précédente, (qui me valut d’ailleurs le commentaire de Bernard : "ça sert à rien ce que t’as fais, de toute façon, jétais à 100 mètres derrière"- je le prends pour un compliment !)j’ai dû, cette fois-ci me résoudre à reprendre mon train de sénateur.

La fatigue et la chaleur aidant, je grimpe lentement, très lentement, maudissant intérieurement cette pente qui ne retombait pas. Après plusieurs escalades besogneuses, c’était enfin la plongée vers le camping, en aval de Valgorge, alors qu’un gros orage déversait sur nos têtes une pluie battante. Le GPS de Joël prend l’eau aussi et nous dépassons d’un bon kilomètre le lieu d’intersection du camping. Après quelques hésitations, nous arrivons enfin au pied du camping, au milieu de nulle part. Danye et Jacques nous attendent déjà et chacun prend possession de son chalet. Les jambes sont lourdes et il faut traverser une petite rivière pour rejoindre le restaurant. Le cadre est bucolique et reposant même si on aura guère le temps d’en profiter ! Au final, cette deuxième journée fut la plus "touristique" et aussi la plus jolie en termes de paysage. La fatigue commence à se faire sentir mais on tient le bon bout.

Le 3è et dernier jour offrait en "apéritif" le col de Meyrand, 22 kilomètres d’ascension très régulière...mais très longue ! Au petit matin, le vent s’est levé mais on se méfie pas et on pense qu"il fera aussi chaud que la veille. Alors la moitié du Team part en cuissard et maillot court…quelle erreur ! En effet, c’est un fort vent violent de face, du Nord, qui nous attend pour la journée et surtout la température a dégringolé depuis la veille. Après deux heures d’escalade dans les roues de Jean-Yves, Pascal et Christophe, qui m’ont protégé et emmené à petite vitesse jusqu’au sommet, nous arrivons au belvédère du col de Meyrand pour faire quelques photos. Puis ensuite, le vent vient nous frapper en pleine face, à 1400 mètres. Mon compteur indique 9 degrés et les premiers hectomètres dans la descente me frigorifient !

Mais à peine le temps de réfléchir aux solutions pour se réchauffer (de toute façon, il n’y en a pas !) que déjà la pente se redresse soudainement. C’est le col du Pendu qui se présente devant nous. A l’arrêt complet, frigorifié et un peu démoralisé par cette longue journée qui s’annonce, la montée se fait bien difficilement. Heureusement peu après, nous retrouvons les cadors qui se sont réfugiés bien au chaud dans un café. A peine 45 kilomètres de vélo en trois heures, ce n’est pas gagné pour arriver à bon port ! Je commande une grosse part de gâteau au chocolat maison et un thé pour me réchauffer. Je glisse aussi du papier journal sous mon maillot. Il fait chaud dans le restaurant, l’envie de repartir n’est pas des plus fortes !

Avec Renaud, on décide de couper un peu le circuit (15 km) et de ne pas faire la boucle vers le lac d’Issarlès . Nous irons donc directement au Gerbier de Jonc, en longeant la Loire qui n’est, à cet endroit là, qu’une petite rivière. Toujours vent de face, la topographie est maintenant plus sage et seule la montée du Gerbier sera un peu plus difficile. C’est à cet endroit que nous rejoignons tous les circuits de l’Ardéchoise et que nous profitions enfin d’une longue descente de 25 km jusqu’à Arcens. Nous retrouvons alors le soleil, la chaleur (relative !) et de gros ravitaillements où nous pouvons déguster saucisson, fromage de pays et tartine de crème de châtaigne. Ensuite c’est la longue montée de Saint-Agrève qui nous conduit à un autre ravitaillement gargantuesque. Renaud arrive quelques minutes après moi, notre duo fonctionne bien : je suis devant quand la pente est très douce, et lui "s’envole" dès que les pourcentages augmentent.

La fin du parcours se fait au milieu des 13000 participants, à notre rythme, profitant pleinement des animations dans les villages. Un dernier effort dans le col du buisson, avec son petit passage à 15% et c’est enfin la fin des difficultés. Nous décidons alors d’attendre les "rapides" qui ne nous ont toujours pas rattrapés, en haut du col du Buisson. Le timing sera parfait puisqu’ils arriveront, en ordre dispersé, quelques minutes plus tard. Après une ultime crevaison de Jean-Yves, ce qui porte à 5 les crevaisons pour notre "équipage" (Fred Monti, Jean-Yves et moi-même) sur les trois Jours, record battu, nous pouvions faire la dernière descente sur Saint-Félicien. Une fois la ligne franchie, nous allons déguster les délicieuses ravioles, ce qui ne nous empêchera pas d’avoir encore un très bon coup de fourchette, 3 heures plus tard, au Moulinage ! C’est l’occasion de retrouver Jocelyne et Salvador, venus disputer l’Ardéchoise en une journée (petits bras !), des anciens du VCMP.

Au final, une épreuve qui laissera à coup sûr de beaux souvenirs à tout le monde, avec une organisation au top et la présence de signaleurs même dans les coins les plus reculés de l’Ardèche. Les animations étaient superbes, surtout le deuxième jour, parfois même trop nombreuses mais on sent que les autochtones sont réellement heureux de nous accueillir. Ce fut aussi l’occasion de revoir tout le monde et de pédaler ensemble (enfin me concernant, par moment, plus dans "l’esprit" que réellement sur le terrain !), pour certains de découvrir la montagne voire de se découvrir sur un terrain accidenté.

C’est la conclusion de nombreuses semaines d’entraînements qui a dynamisé les groupes 1 et 2 pendant l’hiver. On recommence quand ? On verra pour 2010 ! Personnellement, je suis désormais plus attiré vers les traversées (des Pyrénées notamment) ou faire le Tour de Corse, par exemple. Cela demande cependant une autre logistique et un temps libre plus conséquent (au moins une semaine). Mais après la Marmotte (2003), le Tour des Flandres (2005), Liège-Bastogne-Liège (2006), Paris-Brest-Paris (2007) et l’Ardéchoise en 2009, ce serait un beau défi !

Portfolio

Sympa, le dossard avec le nom en gros ! Fred Monti au sommet du col du Buisson Le reste de la troupe qui suit juste après Le duo de choc : Joël et Bernard Convivialité et amitié entre Christophe et Pascal Renaud et Pascal dans le col de Benas, le 2è jour Le début des nombreux arrêts, le 2è jour, l'Ardéchois est accueillant (...) Moi-même devant le célèbre Pont d'Arc Et Laurent qui pose devant le magnifique village de Balazuc (2è (...) Que ce que tu dis Christophe ? Je t'entends pas, Fred, t'es trop loin (...) La Fête,encore et toujours, le 3è jour Meme les facteurs s'y mettent ! Thierry en termine, dernier col de l'Ardéchoise Le vélo, ça fatigue, n'est ce pas Fred ? T'as raison Jean-Yves, faut bien récupérer après 3 jours ! 1er ravito le 1er jour, Pascal est en vedette 1er jour : Halte à Chalencon, on prend des forces avant les cols (...)

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