vendredi 1er septembre 2023, par Fred
C’est l’épreuve iconique du cyclisme, le bâton de maréchal de nombreux cyclotouristes : participer et réussir à terminer, dans les délais, le Paris-Brest-Paris. Cette 20 è édition s’élançait de Rambouillet, dans les Yvelines, pour une distance totale de 1219 km pour près de 12000 m de dénivelé.
Au départ, 3 "VCMPéistes" qui avaient validé leurs brevets qualificatifs (200,300,400 et 600 km durant le printemps : Eric l’Azou, Jérôme Pourbaix et Frédéric Pondevie. Pour les 2 premiers, c’était une découverte des (très) longues distance, pour Frédéric, une 2è participation après avoir déjà tenté et réussi la même épreuve en 2007.
C’est en autonomie complète que les 3 massicois se sont élancés dimanche soir avec pour seul objectif de terminer dans les délais des 90 h. Un 4è membre, ex massicois jusqu’en 2020, Philippe Delmas, était aussi au départ.
Pour parler résultats, la réussite n’a pas été au rendez-vous. Frédéric s’est arrêté au Km 1019, vaincu par l’envie de dormir, Eric et Jérôme ont été au bout, mais hors délais, puisqu’ils ont rallié l’arrivé en 91h44. Seul Philippe Delmas a terminé (largement) dans les délais en terminant en 80 h.
Mais bravo à tous pour avoir tenté le défi et être allé au bout de leurs possibilités !
Ci dessous, vous trouverez les témoignages d’Eric et Frédéric qui ont relatés, juste après l’épreuve, leurs impressions ainsi que quelques photos dans le portfolio.
Le témoignage d’Eric :
"Paris-Brest-Paris en vélo. Une épreuve étonnante tant d’un point de vue humain que physique et mentale. Ce fut difficile, éprouvant, la personne en charge du tracé du parcours a du avoir les oreilles qui ont sifflées plus d’une fois surtout aux alentours de Carhaix. Mais l’organisation et surtout cette omniprésence de gens tout du long du parcours, là à nous encourager, nous soutenir moralement, à applaudir, nous nourrir, nous apporter de l’eau etc… c’était tout simplement génial ! Un souvenir impérissable !!! Sans parler des milliers de merci donnés, des blagues échangées, des checks sur les bords de routes. Ce fut une épreuve où l’on peut mettre en pratique les langues (anglais, français, russe, italien), des accents du monde entier, des échanges de conseils, de méthodo d’organisation de vélo, de rando vélo à faire partout dans le monde etc. Ce fut aussi la capacité de certains randonneurs à réussir à dormir à l’endroit exact où ils s’arrêtent, laissant leur pieds pas forcément au bon endroit 😂, ou à dormir dans les fossés, sur les rebords de fenêtres voire même, sur le vélo😳. Bref ce fut une super expérience, je ne remercierai jamais assez les gens qui nous ont encouragé et soutenu dans ce défi et surtout merci à Jérôme P., mon partenaire in crime des longues distances. Car même si c’est une épreuve individuelle, elle se fait en collectif ! Sans ça, pas sur qu’on ait le mental d’aller au bout. Quelques chiffres : 1221km, 11 174mD+, 91h44 au total pour 59h de vélo, 3h38 de sommeil. Des dizaines de litres d’eau, des cocas en pagaille et des milliers de sourires"
Le témoignage de Frédéric :
"Ne pas terminer le Paris-Brest-Paris et être heureux quand même, c’est bien la preuve que le voyage est finalement plus important que la destination. Les 1019 km n’ont pas été simple, la fatigue, le manque de sommeil (3h en 3 jours), rouler essentiellement en solo et en autonomie avec un vent (léger certes) défavorable à l’aller et au retour ont fini d’éprouver le bonhomme à 200 km du but. Mais au fil des kilomètres, toutes ces contraintes sont passées au second plan tant la ferveur populaire sur le bord de la route, les encouragements permanents, les étoiles dans les yeux des enfants quand vous leur faites un petit check, les verres d’eau, coca, crêpes et autres douceurs offert avec gentillesse, de jour comme de nuit ont largement compensé les souffrances sur le vélo. J’ai dû dire 1000 fois merci en roulant, j’ai sympathisé avec un malaisien que j’ai croisé plusieurs fois. On mange des pâtes à 3h du matin, un croissant à 18h, on boit 20 cocas par jour, on apprend à s’endormir en 2 mn sur le bord de la route, devant une maison, jusqu’à ce que 2 gros chiens viennent aboyer dans votre dos, se perdre à 2h du matin dans la brume bretonne et échanger dans une langue improbable avec des indiens, également perdus. Dormir dans un gymnase surchauffé en demandant un réveil à 4h30 et être effectivement réveillé par un gentil bénévole...à 3 h. Pendant 3 jours, on est dans un monde parallèle et on ne se rend pas toujours compte, qu’à l’extérieur, la ferveur de la famille, des amis, est immense pour suivre votre progression. On reçoit des messages à toute heure, des encouragements, on s’inquiète même quand il y a trop de délais entre deux checks points et on comprend combien cette épreuve est unique dans l’esprit des gens. Sans-grade parmi les sans-grades, comme 6000 autres participants, je me suis nourri de toute cette bienveillance pour avancer, à avoir parfois les larmes aux yeux parce qu’on ne pense même pas mériter tout cela et décider d’arrêter, car pas capable de rouler une 4e nuit sans dormir, aura été finalement une décision facile à prendre. J’aurai pu faire mieux sûrement sur plein de choses pour aller au bout mais peu importe, j’ai vécu mon Paris-Brest-Paris intensément et c’est cela que j’étais venu chercher "