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La diagonale Hendaye-Dunkerque de Renaud Maldi et Roger Maillard

mardi 23 juillet 2013, par Fred

Du 1er au 4 juillet, Renaud et Roger ont effectué la diagonale Hendaye-Dunkerque. Renaud raconte ce périple.

Préliminaires

Quoique membres du même club, Roger et moi n’avions roulé qu’une seule fois ensemble avant 2013. C’était lors du dernier PBP (le 1er pour moi) où on s’était retrouvés par hasard à 500 km de l’arrivée : on a terminé ensemble et, grâce à lui, j’étais arrivé dans les délais. Nous avons décidé de faire la présente Diagonale en novembre 2012 (AG du club). Il me l’a proposé car il savait que j’en avais envie mais j’hésitais à me lancer. C’était l’occasion rêvée de m’y mettre tout en profitant de son expérience, à savoir plus de 20 Diagonales. Il est certain que je n’aurais pas osé y aller seul. Il m’a laissé le choix de la Diagonale ainsi que du parcours. J’ai choisi celle qui me semblait a priori la plus « facile » compte tenu de la géographie. J’ai opté pour HD car on ne rencontre aucun gros relief. Quant au sens, sans être un expert en météo, j’ai postulé qu’on aurait plus de chance d’avoir du vent favorable en roulant sud-ouest nord-est, tout en sachant qu’on ne doit pas être loin du jeu de dés dans ce domaine. En tout cas, j’ai fait ce choix très rapidement. Je ne le regrette pas aujourd’hui. Quant au parcours, ce fut une autre paire de manches. J’y ai passé beaucoup de temps. Non pas parce que ça me gênait ou parce que c’était difficile, mais simplement parce qu’il y avait de nombreux petits paramètres à prendre en compte qui étaient parfois contradictoires. Les principaux paramètres que j’ai pris en compte sont les suivants :
- faire 4 étapes avec nuits à l’hôtel : notre but n’était clairement pas de faire un record de vitesse mais au contraire d’arriver le plus frais possible à l’arrivée.
- faire ces 4 étapes avec un kilométrage dégressif pour tenir compte de la fatigue.
- minimiser la distance : Roger m’avait donné comme objectif moins de 1100 km.
- interdire les nationales et maximiser les petites routes : pour moi, ça semble une évidence.
- placer les fins d’étapes dans des villes où il y a des hôtels ou des gites.
- j’ai aussi essayé de traverser les 3 grands fleuves à des endroits où Roger n’était pas passé. Ça semble facile dit comme ça mais quand on est devant la carte, c’est moins évident. La contrainte des 1100 km en particulier est très forte. Par exemple, j’ai longtemps voulu traverser la Loire à Bourgueil mais j’ai été obligé de me rabattre sur Langeais. Quand j’ai proposé une première version à Roger, il m’a signalé des routes départementales à éviter absolument à cause de la forte circulation. En définitive, ça m’a bien pris deux mois (pas à 100% rassurez-vous !) pour obtenir une version aboutie du parcours, avec pas mal de va-et-vient avec Roger. Pour ce qui est des réservations (trains et hôtels) et des inscriptions, Roger a tout fait : merci à lui. Comme on ne roule jamais ensemble d’ordinaire (les 500 km du PBP, ce n’est pas très ordinaire n’est-ce pas !), on a tout de même décidé de faire deux sorties en binôme. Ce fut le BRM 200 km de Longjumeau en mars et un 300 km en duo où on s’est donné comme objectif de reconnaître les 80 km de notre Diagonale avant de traverser la Seine. Le seul véritable intérêt vis-à-vis de la Diagonale fut de constater la présence d’une jolie côte dans la traversée de Nonancourt et de trouver le meilleur chemin pour traverser la N12 juste après. Le grand départ est donc le dimanche 30 juin. On se donne RDV devant chez lui à 11h (il habite à 1,5 km de chez moi) et on file à la gare Montparnasse prendre le TGV via la N20. On arrive vers 18h à Hendaye et on rejoint l’hôtel qui se trouve à un peu plus de 2 km du commissariat. Bien entendu, malgré la demande de petit déjeuner faite par Roger lors de la réservation, rien n’est prévu et il faut parlementer pour avoir quelque chose à 3h du matin. Mais le jeune qui est là fait ce qu’il faut et on aura bien notre petit-déjeuner. On s’endort juste après la défaite de l’équipe de France féminine de basket en finale du championnat d’Europe.

Lundi 1er juillet – Etape 1/4 – Hendaye => Montguyon

3h : le réveil de Roger sonne et l’aventure va vraiment commencer. On a prévu de démarrer à 4h du matin. Pas de problème pour ce premier réveil matinal et on se retrouve au commissariat d’Hendaye à l’heure dite. Un fonctionnaire est là mais malheureusement, ce n’est pas le bon. Lui c’est un douanier et ce n’est pas son boulot d’apposer un tampon sur notre carnet de route. Il nous dit d’ailleurs qu’il n’y a plus de commissariat permanent à Hendaye mais que c’est désormais à St-Jean de Luz. Après quelques explications données par Roger, il consent à donner un coup de fil à la brigade de St-Jean de Luz mais celle-ci est en patrouille dans la région et il faut qu’on attende qu’elle passe à Hendaye. On voit venir le coup de devoir partir après 5h alors qu’on a prévu de faire 300 km pour ce premier jour : c’est mal parti ! On s’assoit quelques minutes décontenancés et Roger repart à l’attaque : il entre dans le bureau du douanier et lui explique que nous ne sommes que des cyclotouristes en attente d’une preuve de l’heure dé départ, qu’il suffit de mettre un simple tampon ainsi que la date et l’heure et c’est tout. Le douanier accepte alors d’entrer dans le bureau de ses collègues et nous donne le tampon. Ouf : on peut enfin partir. Il est 4h10. Ce n’est pas catastrophique. On roule sur le trottoir les premières dizaines de mètres car la rue est en sens interdit et c’est parti. Au bout d’à peine 1 km, ma lampe donne des signes de fatigue : c’est incroyable. Je m’arrête, la resserre et repars. Mais elle aura rapidement tendance à s’éteindre quand il y aura des bosses sur la route. A la sortie d’Hendaye, un rond-point donne deux directions différentes pour Bayonne : je m’engage sur la mauvaise, à savoir celle qui passe par l’autoroute. Mais Roger connaît et me remet tout de suite sur le droit chemin. C’est vraiment mal indiqué car les deux panneaux sont verts ! Il y a juste le logo autoroute dans un coin du mauvais. Dès la sortie de la ville commence une côte d’environ 2,5 km. Elle n’est pas dure mais je mets tout de suite le petit plateau par prudence. Jusque Bayonne, il n’y aura plus de côtes si longues mais une succession de bosses : mon cher président appelle cela du « radada » (orthographe à confirmer). A Bayonne, on doit mettre la première carte postale de contrôle dans une boîte aux lettres mais Roger sait qu’il y en a une sur notre route. Effectivement, on la trouve sans problème : on signe, on met l’heure et on repart. Entre temps, la lampe de Roger donne également des signes de faiblesse. Elle fait des microcoupures quand il y a des chocs. Pour ma part, je resserre régulièrement la mienne et la sienne s’éteint également intempestivement. Ça commence à être dangereux. On espère que le jour va se lever mais étrangement, ce n’est pas le cas. On s’attendait à ce qu’il se lève bien plus tôt mais d’une part on est plus à l’ouest que Paris et d’autre part, il y a beaucoup de nuages et surtout un brouillard de plus en plus dense. Après Bayonne, ça monte et ça descend toujours mais avec des amplitudes plus faibles. On se dirige tranquillement vers Dax via Port-de-Lanne. Dès que le jour est levé on est content d’éteindre nos lumières récalcitrantes : on verra ça ce soir. Pour ma part, je l’avais utilisée 2 / 3 fois cette année sans aucun problème. A Dax, on est un peu en retard sur notre plan de route mais c’est tout à fait normal étant donné le profil du parcours. La traversée de Dax va être un nouveau problème. Ou plus précisément la recherche de la petite départementale qui mène à Buglose. On demande notre chemin dans une station service mais il faut demander à 5 personnes pour avoir une information. On passe alors par des routes sans aucune indication et, à chaque carrefour, on tire à pile ou face : la probabilité d’arriver à Dunkerque de cette façon est faible. Après une nouvelle erreur, et donc un demi-tour, on tombe enfin sur cette fichue départementale. Et c’est cap vers le Nord ! On a perdu du temps et fait quelques km en plus mais le reste de l’étape sera facile désormais. Il faut dire que nous sommes maintenant dans les Landes et, en gros, c’est tout droit et tout plat. Jusque

Cadillac (traversée de la Garonne), nous roulerons prestement. Tout d’un coup, en milieu de matinée, le brouillard se lève. On traverse ce qui était auparavant une forêt : il y a encore des tronçons de forêts mais, la plupart du temps, il ne reste que des souches. C’est plus la désolation qu’autre chose. La moyenne remonte. Plus tard dans la journée, je demanderai de rouler 1 km/h moins vite par prudence. D’autant qu’au cours de l’après-midi, le soleil venant, la température dépassera les 30 °C. En attendant, on arrive à Sabres (premier contrôle) vers 11h20. On achète des produits frais dans une superette. Sur la place du village, on trouve ensuite une camionnette qui vend toutes sortes de sandwichs. Ca fera l’affaire sauf que ce sont des sandwichs de compétition. Je mangerai à peine les 2/3 et le reste plus tard dans l’après-midi. On repart en direction de la Garonne. Entre temps, le premier village rencontré en Gironde est St-Symphorien qui est le village natal de Catherine, qui roule dans notre club : on fait une photo devant le panneau à l’entrée du village. Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas dans sa région qu’elle a appris à monter les côtes ! On atteint Cadillac, le 2ème contrôle de la journée sous la chaleur. On se rafraichit sur la terrasse d’un bar, on pointe et on repart aussitôt. Il reste 80 km qui vont être très difficiles à cause de la conjugaison du relief et de la chaleur. Il ne fait peut-être « que » 30 °C mais pour ma part, je ne crois pas avoir dépassé les 25 °C auparavant en 2013. Cette première chaleur nous fait mal et plus particulièrement à moi qui la supporte mal. Mais ces désagréments sont compensés par les paysages sympathiques que nous traversons. On est effectivement au milieu des vignes et on traverse entre autres St-Emilion (une belle bosse pavée). Après des km qui semblent interminables, on arrive en Charente-Maritime à Montguyon qui est le terme de cette longue étape (307 km à mon compteur). On dîne au village et on rejoindra un gîte dans le village voisin de St-Martin d’Ary (à 1,5 km de là). Pendant le repas, j’ai dû faire peur à Roger car j’ai eu une petite défaillance à cause de la chaleur. Tous les deux, on n’a mangé que la moitié de l’assiette ! Une glace en fin de repas m’a remis d’aplomb. Je suis inquiet pour le lendemain car la dernière météo que j’avais entendue prévoyait un temps analogue. On décide alors d’avancer le départ de 15 minutes, soit lever à 3h45 pour un départ à 4h45. Le mari de notre hôte part en même temps que nous mais il arrivera dans le Nord avant car il est... pilote d’avion et il va à Lille ! Mardi 2 juillet – Etape 2/4 – Montguyon => Langeais

Départ à 4h45. Les 100 premiers km sont difficiles, comme ceux avant Montguyon. Notre avance de 15 mn fond comme neige au soleil. Heureusement, il fait un peu moins chaud que la veille car le soleil est masqué par les nuages et par conséquent, ça se passe mieux pour nous. On arrive à Aigre, 1er contrôle de la journée sans problème. Ensuite, on navigue entre les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne. Après Pliboux, une zone de chemins vicinaux nous attend. Au début, ça se passe très bien car les petits hameaux sont indiqués. Les routes sont vraiment très étroites. Mais on arrive à un panneau « route barrée ». C’est alors qu’on applique la théorie de Roger qui dit que dans 9 cas sur 10, on passe en vélo. Alors on y va. Mais un petit km plus loin, il y a un gros chantier et, surtout, plus de route du tout ! On est obligé de faire demi-tour et de faire un détour. Sur la carte, après Rom, on prend le « chemin des Romains ». On le trouve sans hésiter mais on se demande toujours ce qui est romain ! A Neuville de Poitou, 2ème contrôle, je dis à Roger qu’il faut trouver maintenant la route de Chéneché où on va s’arrêter pour faire une photo afin de commémorer notre passage dans ce village qui est le village natal d’une de mes collègues de travail, Marie-Pierre. Un jeune qui était dans sa voiture à côté m’a entendu et nous dit qu’il suffit d’aller tout droit dans une certaine direction. Qui fut dit fut fait et effectivement, on se retrouve sur la bonne départementale sans chercher. Quelques km plus loin on fera la photo. La veille, on avait reçu un coup de fil de Christian Raineau, sariste de St-Avertin, disant qu’il serait à Richelieu. On ne l’a pas vu. En fait, il a cru qu’avec un vent favorable, on passerait plus tôt. Du coup, il est reparti un peu trop vite et on s’est ratés de peu. Dommage. La fin de l’étape se déroule sans problème et on arrive au gite prévu dans la vieille ville de Langeais avec les restaurants juste endessous. L’étape du lendemain étant un peu plus courte et facile, on décide de partir à 5h15.

Mercredi 3 juillet – Langeais => Les Andelys

Lever à 4h15 ; départ à 5h20. Je suis le premier à souhaiter à Roger un bon anniversaire. Ce n’est pas la première fois, ni la dernière sans doute, qu’il a son anniversaire pendant une Diagonale. Au départ, le sol est humide et il pleut légèrement. Ce jour-là, on ne verra pas le soleil et il pleuvra les 2/3 du parcours. De la petite bruine à la petite averse, jamais plus fort. Personnellement, ce n’est pas pour me déplaire car la chaleur des deux premiers jours a fait réapparaître un problème récurrent à mes doigts de pieds à savoir un engourdissement avec une sensation de brûlure qui m’oblige à faire des arrêts pour enlever mes chaussures et même à mouiller mes doigts de pied. J’ai fait 4000 km d’entraînement sans avoir une seule fois ce problème et les premières chaleurs des deux jours précédents l’ont fait réapparaître. D’où mon contentement en voyant le temps. Pas beaucoup de choses à dire sur cette étape car la navigation est facile. D’autre part, on connaît déjà de nombreux tronçons. J’ai ainsi pas mal sillonné le Loir-et-Cher en vélo et je connaissais les routes entre Beaumont-la-Ronce et Montdoubleau. J’étais même passé une fois entre Beaumont-la-Ronce et Langeais. De plus, avec Roger, on avait reconnu les 80 km avant Les Andelys. Sans compter les différents brevets au départ de la région parisienne qui passent sur ces routes. Et comme il n’y a pas de difficultés particulières, à midi on décide d’aller au restaurant à Chassant. Comme on est en avance, on peut se le permettre. D’autant que c’est un restaurant pour routiers où on est servis assez rapidement. La seule chose qui va nous gêner dans cette étape, c’est la traversée de La Loupe et ensuite de Senonches. A chaque fois, on va perdre un temps fou à trouver la petite départementale qu’il faut rejoindre de l’autre côté ! Au fait : vous aurez compris qu’on voyage sans GPS. Juste les cartes routières. Roger a même utilisé une fois la boussole ! Après La Loupe, on tombe sur une 2ème « route barrée ». On applique de nouveau la théorie de Roger et on y va. Il y a 10 km entre La Loupe et Senonches et, à 2 km de Senonches, un pont est en travaux et on ne peut absolument pas passer. Les ouvriers présents nous indiquent un chemin dans la forêt qui permet de rejoindre la route 800 m plus loin. Comme on n’a pas envie de faire 20 km supplémentaires, on suit le chemin forestier et on est heureux de se retrouver sur la bonne route. Là on a eu de la chance. Mais la « théorie des 9/10 » de Roger est tout de même douteuse ! A Nonancourt, on s’était trompé deux fois lors de la reconnaissance un mois avant mais bien sûr, on a retenu la leçon. Ainsi, pour rejoindre notre départementale, il faut prendre un bout de la N12, ce qui n’est pas évident en regardant simplement la carte. Quant au raidillon de 10% qu’il faut emprunter juste avant, on y pensait tellement qu’il n’a posé aucun problème ! De même que, plus loin, la côte qui permet de passer de l’Eure à la Seine. Entre temps, on traverse Vaux-sur-Eure, où habite une autre de mes collègues, Cathy ! On arrive aux Andelys en respectant à peu près notre timing. Pour le lendemain, comme on ne veut pas rater notre Diagonale, on décide de partir un quart d’heure plus tôt que ce qu’on avait prévu à l’origine soit 4h15. Jeudi 4 juillet – Etape 4/4 – Les Andelys => Dunkerque

Dernière étape : lever 3h15, départ 4h09. A nous le pays plat. Je plaisante car ça va être l’étape la plus difficile de ce point de vue. Mais d’abord sortir des Andelys. Notre hôtel se trouve à l’entrée de la ville et d’après la carte, il suffit de suivre la route principale. Eh bien on va réussir à se tromper ! On est bien

obligé de reconnaître notre erreur quand on voit certains panneaux. Rien que là, on fait 2 ou 3 km supplémentaires. Cette étape doit être la plus courte mais on va réussir l’exploit de faire 18 km en plus !! Les difficultés commencent dès la sortie des Andelys : une montée d’environ 3 km. Pour ma part, j’ai résolu mon problème de lampe. J’avais 4 piles mais une de marque différente. Or il se trouve que cette dernière a un diamètre (très) légèrement plus grand que les 3 autres. En changeant sa place, ma lampe fonctionne de nouveau parfaitement. Il y a régulièrement des vallées à traverser. Avant Gournay-en-Bray nous voyons un superbe lever de soleil. On ne sait pas encore que ce sera la seule fois de la journée où on verra le soleil. Ce seront des nuages toute la journée, quelques rares gouttes et surtout une belle fraicheur genre 17 °C. Tout bon pour moi donc. A Gournay-en-Bray, nous avons encore mis un moment à trouver la bonne route. Mais on se dirige tranquillement vers Flixecourt, le premier contrôle du jour. Un peu avant Hangest / Somme, Roger constate une crevaison lente de son pneu avant. Il regonfle en espérant aller jusque Flixecourt. Mais à Hangest, il faut réparer. Ce sera l’unique problème mécanique de cette Diagonale. Dans le même temps, notre sariste préférée, Brigitte Legrand, téléphone pour dire qu’elle est dans le coin de Flixecourt. En haut d’une montée, on la retrouve (avec sa fille Fanny) et elle fait quelques photos. On se donne alors RDV à Flixecourt. Arrivés dans cette ville, elle nous dit d’aller au centre ville sur la droite. On ne réfléchit pas et on file à droite. Une côte bien raide, en plus avec pas mal de circulation ! Et en haut, on a l’air de sortir de la ville. Brigitte s’excuse platement : c’était en effet une bêtise de prendre à droite ; le centre ville (et notre chemin) était à gauche !! Pour quelqu’un venant de Cambrai, ce n’est pas très étonnant.... Brigitte s’est ensuite rachetée largement en nous offrant de quoi tenir quasiment le reste de la journée. En repartant de Flixecourt, on monte la même côte qu’en arrivant, mais de l’autre côté. A partir de là on va emprunter de nombreuses petites routes très sympas. D’autre part, Roger reçoit un coup de fil de Jérôme Baclet, sariste de Béthune, qui nous rejoindra du côté d’Anvin. A Heuchin, on ne l’a pas vu et on cherche à aller à Prédefin. Il y a bien des routes mais aucune indication et on fait un détour par Fontainelès- Boulans. On finit par se retrouver sur la bonne route mais on a encore fait quelques km en plus. On tombe de nouveau sur une route interdite et, bien sûr, on y va. Ces travaux consistaient à refaire le bitume et, cette fois, on a eu raison d’y passer car les travaux étaient quasi terminés. D’autant plus que J. Baclet nous attendait sur cette portion de route dans une descente : si on avait suivi la déviation, on se serait ratés ! On a roulé avec lui jusqu’après Thérouanne. Comme, malgré nos km supplémentaires, on avait toujours de l’avance sur le délai, Jérôme nous a offert à boire dans un bar à Thérouanne. Il m’a posé des questions étranges du style : « Tu penses que c’est à la portée de tout le monde une Diagonale ? ». Et en réponse à une question, il m’a dit que c’était tout plat pour aller à St-Omer : il est ainsi prouvé que, quand on a 50 km ou 1000 km dans les jambes, le relief n’est pas vu de la même façon ! Arrive maintenant St-Omer où on va pouvoir améliorer notre navigation. Depuis 6 mois, Roger me disait qu’il s’était toujours trompé dans St-Omer. On va donc tenter de faire mieux. Au premier rond-point, on prend à droite, une descente de plus de 1 km qui arrive sur une entrée de voie autoroutière et on est … obligé de remonter. Ça commence bien. Je passe les détails car je suis incapable de retracer notre itinéraire pour rejoindre l’Aa. Toujours est-il qu’on a fait de nombreux km en plus pour traverser la ville. On n’oublie pas de poster la dernière carte postale. Ce faisant, notre avance sur le délai (on doit pointer au commissariat avant 20h10) a fondu, mais il n’y a rien de catastrophique car on a encore plus d’une heure de marge. D’autant que nous allons avoir le vent très favorable sur les derniers km. Et c’est réellement tout plat. Après Watten, on doit longer le canal de la Haute Colme côté gauche. Du coup, on se retrouve côté droit : on a tourné trop tôt ! Ça ne semble pas grave. La seule crainte est que la route s’arrête ou bien qu’il n’y ait pas de pont pour retrouver l’autre côté. On trouve enfin un pont et, après encore quelques hésitations, on se retrouve sur la route prévue. En arrivant à Dunkerque, nouvelle route coupée. On roule alors en se dirigeant vers le centre ville avec de plus en plus de circulation. Mais là, plus on s’en rapproche, plus Roger connaît et on arrive au commissariat à 19h pile, soit avec plus d’une heure d’avance sur le délai. La Diagonale est réussie.

Epilogue Le dernier fait à raconter est notre retour en train sur Paris. On avait un TER jusque Lille puis un TGV avec une correspondance de 6 mn. A Lille, on descend tout de suite du TER, on va sur le quai voisin en environ une minute et on voit les portes du TGV qui se ferment et le train qui s’en va sans nous. La correspondance n’a pas été assurée ! En plus de cela, le « chef de quai » nous a carrément pris pour des imbéciles en disant qu’il ne pouvait pas savoir que des voyageurs venant de Dunkerque avaient besoin de cette correspondance si on ne lui disait pas. Selon lui, on aurait dû le dire au contrôleur du train de Dunkerque. Et il nous a laissés plantés là avec nos vélos !! Heureusement que le gars des informations s’est mieux occupé de nous : il nous a réservé une chambre dans un hôtel à 400 m de là. Le vendredi, on s’est donc levé de nouveau à 5h, ce qui n’était pas prévu au départ. Gare du Nord, on a pris le RER et on a eu de la chance de pouvoir entrer dedans car, à 7h, il y avait déjà beaucoup de monde. Nous étions à la maison vers 8h30. Pour Roger, ça devient une habitude car lors de sa dernière Diagonale en solitaire en mai dernier, il avait dû rentrer le lendemain de Perpignan à cause d’une grève... Conclusion Ce fut une superbe aventure. Entrainés comme nous l’étions, le côté physique n’a pas été un gros problème. Comme dit au début, le but n’était pas de faire un record de vitesse et je pense qu’on n’a jamais roulé au-dessus de nos moyens. En cela, Roger a eu un rôle de régulateur, ce qui m’a permis de ne jamais me mettre dans le rouge. Ainsi, même si le passage des dernières bosses était plus difficile qu’au début pour moi, j’avais encore une assez bonne forme. Quant à Roger, il semblait pouvoir rouler de la même façon encore longtemps (avec toutefois un bémol : sa fesse droite qui n’était pas d’accord pour continuer). Concernant la navigation, ce fut en revanche parfois très difficile. A pas mal d’endroits (Dax, La Loupe, Senonches, Les Andelys, Gournay, St-Omer, etc...), on a perdu du temps et de l’énergie pour trouver notre route. A l’avenir, il faudrait absolument améliorer ce point en préparant mieux le parcours (sans utiliser de GPS bien sûr !) car ça pourrait être très pénalisant. En effet, on a bien conscience d’avoir été gâtés par la météo. Le vent est quasi tout le temps venu de l’ouest : donc il était soit de 3/4 favorable, soit au pire de côté. Je n’ose imaginer un vent de face durant 1100 km ! Sinon, il a fait trop chaud à mon goût les deux premiers jours mais le temps maussade des deux derniers jours a en définitive été une bénédiction. Reste cette traversée touristique de la France empruntant un maximum de petites routes et passant par les plus petits villages. Un magnifique souvenir. Merci à Roger de me l’avoir proposé


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