dimanche 11 juillet 2010, par Fred
Voici le dernier compte-rendu pour ce qui me concerne cette année. En effet, ce Bordeaux-Paris était le but de la saison et la plupart des randonnées précédentes des préparations. A cette occasion je vais vous montrer qu’il est plus facile de « Descendre en Province » que de « Monter à Paris ».
Il s’agit donc de rouler de Tresses, 11 km de Bordeaux, jusqu’à Ballainvilliers, 10 km de Massy, soit 623 km, chiffre officiel. Etrangement, seule Evelyne du VCMP l’a réalisé récemment (en 2008)..
Il existe trois formules : a) moins de 60 heures (départ le vendredi à 6h) b) moins de 36 heures (départ le samedi à 6h) c) moins de 28 heures (départ le samedi à 14h) Dans les trois cas, l’arrivée doit se faire avant dimanche 18h. N’ayant peur de rien, nous avons choisi la formule « moins de 36 heures ».
Sylvain (K), Pascal (S) et moi-même avions décidé de le faire depuis décembre. On avait a priori fait ce qu’il fallait pour y arriver malgré notre inexpérience totale sur les longues distances. Au début de l’année, notre plus longue distance à tous les trois était d’environ 220 km. Après plusieurs 200 km (dont les mémorables 200 km de Longjumeau et de Versailles avec Attif et Thierry), après avoir enchaîné 210 km + 191 km le même week-end (8 & 9 mai) et après un Liège-Bastogne-Liège mythique tout allait bien. Avec en plus près de 4000 km au compteur. Mais après le 400 km de Longjumeau les 5 & 6 juin, nous étions entrés dans une autre dimension et les 600 km du BP étaient redoutés. Pour ma part, je ne suis pas sûr que j’aurais pris le départ si rien n’avait été réservé (inscription, train et hôtel).
Ca commence donc le vendredi matin : avec l’aide de Pascal, je gare ma voiture à Ballainvilliers. Le souvenir des 8 derniers km du 400 km de Longjumeau (le retour sur Massy !) est encore dans ma mémoire. Ma voiture sera exactement à 10 m du contrôle final. Bonne pioche.
Le TGV part à 14h59. Les parents de Pascal viennent me chercher et nous conduisent au TGV. Sylvain arrive de son côté avec son vélo. Etant passés par Internet (Pascal et moi), on a été obligés de mettre nos vélos dans une housse, ce qui n’a pas été le cas de Sylvain. Toutefois, dans les deux cas, on peut dire que pas grand-chose n’est fait pour le transport des vélos ! Par exemple, le couloir du wagon où on était, était quasi paralysé par nos deux malheureux vélos. Et Sylvain n’avait même pas de crochet pour suspendre le sien. C’est plus facile de faire de la pub que de faciliter la vie des clients c’est sûr. La descente se déroule sans problème. A chaque arrêt, on va vérifier que nos vélos ne subissent pas l’ire des voyageurs. Une petite collation au bar (le premier d’une longue série !) avant l’arrivée et nous voila à la gare de Bordeaux St-Jean.
Sur le quai, on retrouve Fréd. Ce n’est pas une surprise mais ça ne faisait pas longtemps qu’il nous avait dit qu’il allait faire un reportage sur BP pour son journal. On en était ravi car il s’est proposé pour nous rendre quelques menus (mais fort utiles) services. Le premier d’entre eux fut de transporter nos sacs dans sa voiture jusqu’à l’hôtel. Sans lui, on envisageait de les faire transporter par un taxi. En nous attendant, il n’a pas perdu son temps. En effet, il était garé à l’arrière de la gare et il se trouve que ce sont les quartiers chauds de Bordeaux. Et ce vendredi après-midi, ils étaient deux fois chauds : ah ce Fréd !
Après une séance de déballage-remontage sur le trottoir, nous nous mettons en route pour Tresses, à la fois lieu de notre hôtel et lieu de départ. J’avais pris mes précautions et sollicité « viamichelin » pour l’itinéraire spécial vélo. Evidemment, ça n’a pas manqué : à chaque carrefour, Sylvain et Pascal doutaient de l’itinéraire que je leur proposais (souvenir d’un 200 km mémorable sans doute). Sylvain s’étonnait par ailleurs que les bordelais le klaksonnent alors qu’il roulait au milieu d’une route à trois voies. Et quand le nom de la rue ou de la place n’était pas indiqué, il fallait que je me batte pour les forcer à trouver la bonne route. Le summum a été quand, à 2 km de l’hôtel, on a demandé notre chemin à un autochtone. D’abord, il ne connaissait pas le nom de la place que l’on venait de rater 200 m avant. Ensuite, il nous a dit qu’on s’était complètement trompé, qu’il fallait faire demi-tour et qu’on était à plus de 4 km de Tresses !! Je suis resté poli (comme d’habitude) et n’ai bien sûr pas suivi ses mauvais conseils. Deux km après, on était arrivés. Lors de ce trajet, on a été un peu surpris de trouver des côtes qui faisaient jusqu’à 8%. Quant à Fréd, avec sa voiture rapide, il est arrivé 10 mn après nous. Peut-être s’est-il attardé dans le quartier chaud où il était garé mais nous l’avons laissé nous expliquer qu’il s’était perdu dans Bordeaux....
L’hôtel. Rien à dire de spécial sinon que c’était pas mal. On avait réservé une chambre pour trois. On s’installe, on se change et on va dîner avec Fréd qui nous accompagne (son hôtel est dans un village à côté). La clientèle et le dîner sont respectivement constitués de cyclistes et d’un buffet à volonté. Après dîner, on prépare les vélos. Fréd est aussi allé chercher nos dossards l’après-midi et on les installe. On installe aussi les lumières et on prépare les sacs pour aller plus vite le lendemain matin. On se met au lit. Pascal, gêné par la petite veilleuse de la télé, va l’éteindre. Un fois recouché, la télé se met alors en marche toute seule ! On rit. On se recouche et on essaye enfin de dormir.
Le samedi, réveil à 4h45. Douche, petit-déjeuner, derniers préparatifs et on part vers 5h40. Sans moi, on se retrouvait directement à Bordeaux mais, remis dans la bonne direction, on arrive sur le lieu de départ à 5h55.
Et là grosse surprise : presque tout le monde est déjà parti ! Il s’agit d’une randonnée avec classement et on peut partir 30 mn avant : c’est un comble. On est donc parmi les derniers à partir et on roule 20/30 km à trois. On se fait doubler par des gars plus rapides que nous. Il y a des côtes et Fréd nous guette pour faire quelques photos. On finit par rouler à 5 puis à une dizaine un peu plus loin. On roule alors environ 80 km comme cela. Un des gars me demande si je connais un certain Sylvain qui aurait fait les 300 km de Noisiel deux semaines avant : eh oui, c’est l’autre Sylvain du club. La moyenne est élevée, trop sans doute mais dans le groupe ça passe : 26,6 km/h. D’autant qu’après les premiers km accidentés du début succède une partie facile. Il y a avec nous deux vélos couchés qui nous doublent dès que c’est plat ou en descente et se font doubler dès que ça monte un peu. A partir du km 100 environ, c’est de nouveau accidenté et ça va le rester longtemps. Le groupe se disloque. On pense arriver au contrôle de Bois-Rond (km 102) mais les indications données sur le site Internet du BP sont fausses : il s’agit d’un ancien contrôle et le premier contrôle est cette année au km 139 à Marthon.
Je n’en ai pas encore parlé mais le soleil a déjà bien commencé à cogner et a entamé son travail de sape. Pour l’instant, pas de dégât apparent car on est tout frais mais ça ne va pas durer. A Marthon, Fréd nous attend avec des boissons fraiches. On se restaure puis on repart vers le 2ème contrôle situé à l’Isle sur Jourdain au km 229. On traverse le département de la Charente sous un soleil écrasant. On roule dans de petits groupes et la moyenne a sérieusement baissé. On commence à traquer les bars pour se rafraîchir et remplir les bidons. Après le km 200, mes pieds recommencent à me faire mal mais la cause du mal n’est certainement pas les pédales ou les cales mais plutôt le fait de pédaler si longtemps. Le fait est que je n’ai pas dû récupérer du 400 km. Je suis donc obligé de m’arrêter régulièrement et de me masser les pieds. Au début, je dois le faire seulement tous les 50 km mais à la fin, ce sera tous les 20 km ! On arrive au 2ème contrôle (Isle sur Jourdain) vers 16h50.
On se rafraichit, on se ravitaille et on achète au mini-supermarché local le ravitaillement pour la nuit. On constate que Fréd a déjà interviewé la vendeuse et en a fait sa correspondante locale : il prépare sans doute un nouvel article intitulé « La désertification des campagnes et l’ennui d’une caissière esseulée ». Il y a aussi une fontaine et on s’en donne à cœur joie. Pascal et Sylvain y plongent carrément leur tête (la température est de 33 °C). Avant de repartir, Fréd transporte les victuailles et on le charge de nous trouver un restaurant vers 20h. Et c’est reparti !
Les gens du coin nous disent que c’en est fini des côtes mais c’est faux : ça continue de plus belle. On s’arrête de plus en plus souvent. Un arrêt bien sympa a été quand on s’est posé près d’une voiture suiveuse d’un club : ils avaient un plein cageot de cerises et on en a bien profité. Un coup de fil de Fréd nous informe qu’il a réservé une table dans un restaurant à St-Savin (km 276). Mais alors que j’ai roulé correctement jusque-là, je commence à avoir un sérieux coup de barre : le soleil a fait son effet. Les derniers km avant St-Savin sont très difficiles pour moi et moral et moyenne baissent fortement. Lors d’un arrêt inopiné à l’ombre d’un arbre, un cyclo s’arrête, croyant à un accident. Il s’appelle Robert et va avoir son importance dans la suite. On le rassure. Tout va bien sauf que je me sens HS et qu’il reste environ 350 km ! En roulant vers St-Savin, il me rassure et me fait oublier les difficultés en me parlant tour à tour du Baron Noir, des côtes de la région parisienne et de la raison pour laquelle il a abandonné à 30 km de l’arrivée lors d’un de ses six P-B-P. Mais la perspective de revoir Fréd et sa voiture me donne la furieuse envie d’abandonner. En effet, après St-Savin, Fréd repartira sur Paris et on ne le reverra plus. C’est maintenant ou jamais. Il faut dire, pour bien comprendre, que, à ce moment, Pascal et Sylvain semblent toujours en bonne forme et je me vois mal être leur boulet pendant 350 km !!
Enfin le resto. Une heure pour se remettre. L’estomac et le reste. Evidemment, tous tentent de me remotiver pour continuer l’aventure. Ce qui va être déterminant, c’est que Robert accepte de rouler avec moi. Il faut dire que c’est quelqu’un d’expérience : 6 Paris-Brest-Paris et 3 B-P au compteur. Il en a vu d’autres ! Un autre problème arrive alors : ce sont les problèmes digestifs de Sylvain juste après le repas. On repart alors à 4 mais avec deux coureurs dans un état incertain : Sylvain et moi. Avant de repartir, on prend les victuailles transportées par Fréd et on lui dit au revoir. Il nous aura bien aidé.
La nuit arrive vite. On allume les lumières. Il n’y a pas de problème particulier car en plus de la douceur, les routes sont belles et c’est la pleine lune. De façon surprenante, mes forces sont revenues. En tout cas, rien à voir avec mon état avant le repas. Le repas et la fraicheur de la nuit ont fait leur effet. C’est alors qu’un véhicule style Police de Chicago arrive derrière nous : gyrophare et sonnerie hurlante. On pense à une ambulance mais il s’agit en fait du premier de la course des as qui est un espagnol roulant dans un vélo couché caréné et suivi comme son ombre par le véhicule. Il roulait à environ 40 km/h : nous fûmes impressionnés ! Comme on arrivait dans un village, j’ai fait le fanfaron et me suis présenté comme étant le 2ème de la course. Plus tard, 3 autres gars nous ont dépassés à la même vitesse. Et encore plus tard un groupe d’une quinzaine de coureurs nous a aussi dépassés. Tous étaient partis à 14h et nous avaient déjà repris 8h !! Dans le groupe, il s’est avéré ensuite qu’un de mes collègues de travail, Laurent, y figurait.
On arrive alors au 3ème contrôle, soit à Martizay (km 311), un trou perdu dans l’Indre. Nous sommes à la moitié du voyage. Sylvain est toujours très mal : il ne peut ni manger ni boire. Il décide alors d’abandonner ou du moins de s’arrêter. Il y a en effet un gymnase où il peut prendre une douche et dormir. Je vous raconterai la fin de son aventure un peu plus loin. En attendant, nous repartons affronter la nuit … sans Sylvain.
Rouler la nuit dans ces conditions est très agréable et on en profite. L’allure est correcte et régulière. On va toutefois moins vite que lors du 400 km de Longjumeau mais c’est tout de même pas mal. Lors d’un arrêt banal, on se trouve sur la place d’un village avec quelques bancs. On décide de dormir quelques minutes. On dormira seulement 15 mn mais ça nous fera beaucoup de bien. Il vaut mieux dormir comme cela dans un village plutôt que dans la campagne car la chaleur emmagasinée durant la journée est restituée la nuit, ce qui n’est pas le cas en pleine campagne. Toutefois, on repart rapidement car on a prévu de dormir vraiment plus tard.
La nuit se passe alors super bien. Je me souviens de longues lignes droites avec des successions de montées et de descentes qui n’en finissent pas. Robert faisait le train dans les descentes et nous dans les montées. Après quelques heures de routes on est arrivé au contrôle suivant, Noyers sur Cher (km 382). Ensuite, on a cherché un endroit pour dormir. Il s’est présenté un peu après dans un petit village. Méhers peut-être mais à la vérité, je ne sais plus. La place du village était à environ 100 m de la route principale et on a été tranquille. On a dû dormir 1h15 mais c’est juste un ordre d’idée. Quand on est reparti, les premières lueurs du jour apparaissaient. On s’est alors dirigé vers le 5ème contrôle situé à Romorantin dans le Loir-et-Cher.
A Romorantin (km 416), il y avait un grand gymnase et on pouvait se restaurer. Certains ont dû dormir là. Pour ma part ce sera la dernière fois que j’avalerai quelque chose de solide. Sachant qu’il va faire une température caniculaire, un rapide calcul me dit que ça va être très difficile d’arriver dans les temps (avant 18h). En effet, vu mon comportement la veille, je ne me fais guère d’illusion sur ce que va être la remontée sur Paris. Même si la nuit s’est bien passée. Même si Robert, avec toute son expérience, a été un élément régulateur de notre allure. Même si on va rouler sur des routes déjà empruntées lors du 400 km de Longjumeau.
On repart en se disant qu’on va faire pour le mieux. Et comme le dit Fréd, on va déjà aller jusqu’au virage qu’on voit devant nous !
Nous sommes donc 3 et il est clair que Pascal est beaucoup plus frais que Robert et moi. Le moindre relais qu’il prend et on se retrouve loin derrière. Comme on s’y attendait, il nous demande la permission de finir seul à son rythme. Il part donc à 180 km de l’arrivée. Il mettra 2 heures de moins que nous !!
Quant à Robert et moi, la laborieuse remontée vers le nord commence. Au fur et à mesure que la journée s’avance, le soleil est de plus en plus méchant. Notre allure se stabilise autour de 21 km/h. De plus, un léger vent de ¾ défavorable souffle : on a l’impression d’être dans la tempête alors qu’il ne s’agit que d’une légère brise. On se relaie et mes relais sont vite assez inefficaces mais je me force quand même à en faire même si j’en fais deux fois moins que Robert. On s’arrête souvent. On passe la Loire à Châteauneuf sur Loire et Robert retrouve sa femme et sa sœur qui vont nous accompagner jusqu’à l’arrivée. A ce moment je ne peux plus rien manger. Dommage car il y a des pâtisseries qui donnent envie. Je peux seulement avaler du liquide et un yaourt bien frais me fait le plus grand bien. On les reverra 3 ou 4 fois sur le parcours d’ici l’arrivée
Je passe rapidement car il ne s’est rien passé de spécial et on arrive au dernier contrôle à Autruy sur Juine (km 556), soit 140 km entre les contrôles 5 et 6. On découvre quelques cyclos dans un état pire que nous, l’air hagard et le teint blême attendant manifestement que quelqu’un vienne les rechercher. Il ne reste plus que 70 km mais on sait que le relief va redevenir difficile.
Dans les derniers km, c’est au tour de ma main droite d’avoir des problèmes. Je m’aperçois que j’ai de plus en plus de mal à passer les vitesses. Je pense à un problème mécanique mais je m’aperçois que je n’ai plus de force dans ma main droite. Comme mes pieds, elle est devenue complètement tétanisée.
Etrangement, je retrouve un certain coup de pédale à l’approche des derniers 30 km. Je suis maintenant légèrement devant Robert. Arrive alors une côte très difficile que je monte assez bien. Je vois alors Sylvain que sa femme vient d’aller rechercher. Il me propose de me ramener jusqu’à l’arrivée mais je refuse pour deux raisons : d’abord, même si c’est difficile, je me sens de terminer et ensuite, je ne veux pas laisser Robert avec qui j’ai fait alliance. Et tant pis pour le délai que l’on ne peut plus tenir. Un peu plus loin, en arrivant à la Roncière, la voiture balai nous dépasse et nous demande si ça va et si on va aller au bout : même réponse. Je me fais alors un plaisir de monter la côte de l’Escargot. En arrivant tout près, le parcours fait volte face et se dirige vers la Folie Bessin : quelle déception ! Alors que je m’apprête à monter la Folie Bessin derrière Robert qui peine dans les côtes, on se fait doubler pour la dernière fois par un cyclo qui termine comme nous. Je fais alors un dernier effort et réussis à monter à la moyenne extraordinaire de 18 km/h !! Ensuite, au lieu de prendre le chemin le plus court pour rejoindre l’arrivée, on passe par tous les ronds-points du plateau pour descendre sur Sault les Chartreux. Arrivés à Ballainvilliers, idem : on passe par toutes les rues avant de se retrouver dans la rue du stade où se situe l’arrivée. Il est exactement 19h.
Et c’est la libération. Pascal et toute sa famille est là à nous attendre comme il me l’avais promis. Il y a aussi Jacques. Ca fait bien plaisir. Personne ne semble être arrivé après nous, ce qui nous donne la dernière et l’avant-dernière place. Sachant que je termine 289 ème et qu’il y avait à peu près 450 partants pour les moins de 36 heures, ça donne une idée du nombre d’abandons. Le privilège d’être dernier est que je reçois en guise de repas un cageot de victuailles diverses.
Fin de l’aventure pour Sylvain : à 5 heures du matin, il est monté dans la voiture balai jusqu’au contrôle suivant. Puis il s’est fait amener par une voiture suiveuse encore au contrôle suivant et il a essayé de repartir. Il a roulé environ 150 km ( !!) et, comme il était toujours aussi mal, il a abandonné définitivement après avoir tout de même roulé 470 km. Et sa femme est venue le rechercher.
Quelques mots sur Jacques, le 4ème larron des 400 km de Longjumeau. Il a attendu le dernier moment pour décider de participer ou pas. Et il a fait ce BP en solo sans être inscrit. Il voulait le faire en moins de 36 heures. Parti vers 14 heures de Bordeaux vendredi, après avoir crevé à Tresses ( !), il est tombé malade après 80 km de route. Il a été obligé de ralentir et de faire une grosse pause la nuit. Je ne connais pas tous les détails mais il a été obligé de rouler une seconde nuit et a terminé en 45 heures.
Et encore quelques mots sur mon collègue Laurent qui roulait dans la catégorie des moins de 28 heures. Il était en fait dans le groupe de 14 dont je vous ai parlé, derrière les 4 premiers. Il a fini 12ème en 19h22 à la moyenne fabuleuse de 32,45 km/h !! Il m’a raconté qu’il y avait une bonne entente dans son groupe. Chacun prenait les relais. Aux contrôles, ils se donnaient quelques minutes et repartaient tous ensemble. Il a même fait parti d’un groupe de 5 en chasse derrière les 4 premiers mais, le meilleur d’entre eux ayant eu un problème, ils sont rentrés dans le rang. Au petit matin, une catastrophe a failli avoir lieu : une automobiliste imbibée d’alcool a grillé un feu rouge et leur a coupé la route ; ils se sont encastrés dans la voiture ; l’un d’eux a eu son vélo cassé en deux ; heureusement, petit miracle, il n’y a pas eu plus de casse que cela et ils sont presque tous repartis. A l’approche de l’arrivée, ils se sont bagarrés pour faire une place et ça s’est terminé au sprint dans les rues tortueuses de Ballainvilliers !!
Que cette expérience serve aux générations futures. Pour ma part, elle aura servi à connaître mes limites : 630 km ! Il est en effet tout à fait utopique de penser faire Paris-Brest-Paris après une expérience pareille. Dix jours après (quand je rédige ce CR), j’ai toujours le bout des pieds tétanisé et ma main droite commence seulement à aller mieux.
Encore tous mes remerciements à Robert (Tarbes ; club QM Orleix) avec qui j’ai roulé environ 350 km et sans lequel je ne sais pas si je serais allé au bout….
Quelques chiffres :
Pour moi :
630 km
37 heures (Pascal : 35 heures ; Jacques : 45 heures)
27h 56mn de vélo
22,55 km/h
dénivelé : 5300 m
place : 289ème
Pour Sylvain :
470 km
24,5 km/h (moyenne globale)
150 derniers km (dimanche) à 26 km/h (pas mal pour un malade !)
25 heures de vélo
=> Sylvain n’a pas supporté le soleil et ce n’est pas la 1ère fois puisqu’à L-B-L, dans une moindre mesure, il en avait souffert aussi ; alors si vous avez des conseils à lui donner….
Pour Pascal :
35 heures
Pour Jacques :
45 heures