Vélo Club Massy Palaiseau
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Le BRM de 400 km de Longjumeau par Evelyne

lundi 21 juin 2010, par Fred

C’est le 5 et 6 juin dernier qu’Evelyne s’est lancée dans un 400 km organisé par le club de Longjumeau.

Le BRM 400 de Longjumeau – samedi 5 et dimanche 6 juin 2010

Je vais rouler avec Françoise, une amie du club de Ballainvilliers pour laquelle c’est une 1ère expérience. Nous avons réussi à la convaincre de tenter l’aventure. Après bien des doutes et des battements de cœur, elle est au départ avec 3 « Masculins » de son club, Alain et Alain (comme Dupont & Dupond), et Jacques.. Ils peuvent rouler plus vite que nous deux, mais ça ne leur pose pas de problème de se mettre à notre portée. L’un d’entre eux, qui a aidé mon amie à se préparer en lui faisant faire un 300 hors organisation officielle, a d’ailleurs fait une feuille de route adaptée à nos possibilités, en calculant même au plus large que l’on puisse se permettre, tout en gardant une marge de sécurité. Il ne faut pas oublier non plus que les 3 « Masculins » doivent valider ce BRM pour se donner plus de chances pour les inscriptions de PBP l’année prochaine. Aussi est-il entendu que nous ferions le point dans la matinée pour laisser partir ceux qui doivent valider ce BRM, au cas où nous serions trop en retard. Cela ne me pose aucun problème de continuer seule avec Françoise mais la question ne se posera pas et nous rentrerons tous les 5 (et même 6 après avoir récupéré un copain en route) à 16h01. Oui « 01 », on ne te fait pas cadeau d’une minute !

Nous allons rouler groupés en toute autonomie et pour ce faire tout le monde est parfaitement équipé et éclairé et, à part le café-croissants et le flan, nous avons prévu la quasi-totalité du ravitaillement nécessaire. Nous aurons d’ailleurs tous l’impression de manger sans arrêt. (Pas qu’une simple impression puisque… les kilos… Une question qui me taraude : après avoir vidé les sacoches de toute la nourriture emportée, est-on moins chargé ou toujours aussi chargé, sachant qu’on ne se « débarrasse » pas aussitôt de tout ce que l’on a ingurgité ?) N’empêche, personne n’a eu de fringale ni de gros coup de pompe. Et c’est plus souple que les arrêts au resto où l’on ne peut de plus prévoir les temps d’attente. Nous alternerons, tout au long du parcours, petits en-cas et vrais repas, avec des temps d’arrêt adaptés mais jamais trop longs pour ne pas trop laisser les muscles refroidir.

Départ à 16h00 au plus fort d’une chaleur à laquelle nous ne sommes guère habitués, à froid, ou à chaud comme on préfère, en commençant par les côtes : Villejust, le Déluge, et puis entre Saint-Cyr-sous Dourdan et Dourdan, la côte de Lyphard. Encore une c’est vrai au sortir de Dourdan pour retrouver Corbreuse et ensuite le calme plat, plat de la Beauce, pendant des kms et des kms, d’autant que le vent, si léger soit-il, nous est favorable. Un paysage envahi par les éoliennes. Je n’en ai jamais vu autant en si peu de temps et d’espace. Mais aucune ne tourne. Tout comme ce joli moulin à ma gauche. Un groupe de Drancy et un cyclo de Longjumeau partagent par moment quelques kilomètres de route avec nous mais chaque groupe s’arrête selon son tableau de marche ou ses nécessités. On se retrouvera ensemble à divers moments du périple et à l’arrivée.

Pas mal de monde à Logron, notre premier contrôle où je retrouve les 4 Mousquetaires du VCMP déjà vus au départ. A notre époque moderne, ils ne portent plus de chapeau mais un casque et ne chevauchent plus un fier destrier mais un vélo. En principe ça évite que la monture ne se cabre, en échange de quoi ils doivent fournir l’énergie pour la faire avancer. Nos 4 gaillards sont bien évidemment attablés chacun devant une pantagruélique… PIZZA. Et je les soupçonne d’avoir planqué leur bidon d’Armagnac à mon approche (bien sûr que je leur en aurai sifflé une rasade !). Enfin ils ont quand même un peu l’air de se demander ce qu’ils font là…

Pour moi, un coup de tampon, un petit mot par-ci, un petit coucou par-là, une banane, de l’eau et ça repart. Nous avions projeté de profiter de ce contrôle pour faire notre repas du soir et nous couvrir éventuellement pour la nuit, mais à ma demande nous abrégeons l’arrêt pour profiter du jour le plus longtemps possible. Le passage à Châteaudun me permet de voir le château sous une autre face et les rues de la ville, comme celles de tous les villages traversés en ce début de nuit, nous renvoient la chaleur accumulée pendant la journée.

Je ne reverrai pas mes 4 Gascons euh garçons. Pourtant ils m’ont forcément doublée. Est-ce lors d’un arrêt pipi ou lorsque nous sommes en train de manger à Oucques, un peu à l’écart sur la place du village, non loin d’une belle église qui semble en pierres festonnées de briques. Il fait alors tout à fait nuit, et depuis un moment même, et il se peut que je ne les ai pas vus. Pourtant je me dis qu’ils ont dû me doubler depuis un moment déjà, vue leur allure par rapport à la nôtre ! Pour l’heure, c’est l’occasion d’échanges avec des habitants du lieu qui, du haut de leurs fenêtres, regardent passer ces étranges cyclistes. Ils en profitent pour satisfaire leur curiosité et nous pour remplir nos bidons grâce à leur gentillesse. Mais il ne faut pas trop s’attarder, la nuit peut être longue pour qui n’a jamais tenté cette expérience auparavant et même pour les autres, qui sait ?

La douceur de la nuit alterne avec des passages plus frais. Des manchettes sur les bras pallient ce désagrément et c’est l’odeur du chèvrefeuille renvoyée par de petits déplacements d’air qui me restera de ce brevet comme souvenir olfactif (c’est tout de même mieux que celle d’élevages de poulets qui perturbera une ou deux fois mon délicat odorat).

Mais voici que l’on aperçoit au loin les lueurs de Blois. Des kms plus loin, Blois est toujours aussi… loin. Et il en faudra encore du temps pour atteindre la ville. Ça, c’est l’effet nuit comme l’a expérimenté Renaud au même endroit un peu plus tôt. Il écrit cependant : « Dans le noir, on roule à 26/27. Ceux qui nous ont dit que, quand on avait l’impression de rouler à 26, on roulait en fait à 22 nous ont dit des bêtises. De ce point de vue, on avait les mêmes sensations que de jour. ».

Renaud, puisque tu me demandes de commenter ton récit, tu sembles faire abstraction du fait que toute la partie de nuit, pour toi comme pour moi, s’est déroulée avec des conditions météo idéales, sur de routes sans circulation, toutes plates, toutes droites, larges, sans trous, avec seulement quelques portions granuleuses, avec de belles lignes blanches qui permettent aux lumières d’un groupe d’anticiper largement un éventuel danger. Même pas de route à chercher, il suffisait de pédaler tranquillement, chaque groupe au rythme qui lui convient en pensant tout de même qu’au matin les conditions climatiques allaient probablement être moins favorables et que les côtes restantes étaient à la fin.

Qu’en aurait-il été de la vitesse et des sensations ne serait-ce qu’avec un vent contraire dans la Beauce ? Et sur des routes étroites, pas plates et sinueuses, en moins bon état, voire en mauvais état comme souvent en Essonne, sans aucune ligne blanche (comme dans mon 1er 400), quand on roule au milieu de la route par peur de prendre le fossé non délimité tout en étant à l’affût des voitures et d’éventuels obstacles inanimés ou animés (une vache par exemple !). Quand le parcours comporte des changements de direction et qu’il faut surveiller les panneaux. Et si on met la pluie battante en plus ! En groupe, la quantité d’éclairage atténue forcément tous ces inconvénients, mais même à deux ou encore plus seul(e), il en va, d’après mon expérience ou celles dont j’ai la connaissance, tout autrement. Mais c’est là que l’on expérimente le mieux les sensations, bonnes ou mauvaises. Quand tout va bien, les bosses, puisque la nuit atténue le relief, paraissent moins bossues ou semblent se monter plus facilement, l’air plus frais de la nuit qui glisse autour de soi peut donner en lui-même une impression de vitesse. C’est du moins ce que je ressens. C’est aussi seul(e) ou tout au moins dans le silence de la nuit que l’on peut goûter à des odeurs et des bruits inaccessibles en pleine journée.

Avec la fatigue les perceptions changent aussi. Et quand on commence à zigzaguer, c’est sans nul doute qu’il est grand temps de s’arrêter faire un petit somme (j’ai roulé 2 fois de nuit avec quelqu’un qui dormait littéralement sur le vélo mais refusait de s’arrêter…). Pour ce qui me concerne, mais c’est aussi vrai pour les autres de mon groupe qui en avait l’expérience, je n’avais jamais roulé aussi vite de nuit. Mais ça n’a rien de très représentatif.

Dès l’entrée de Blois nous pointons et en profitons pour remplir les bidons. Nous ne sommes pas les seuls et finalement la ville encore bien animée offrait d’autres lieux de pointage. Mais un tien vaut mieux que deux tu l’auras et ce qui est fait n’est plus à faire. Et puis ce fut un moment assez surréaliste. Imaginez une ribambelle de cyclos, à 1H du mat en train de faire pointer leurs cartes au guichet d’une chaîne de restauration rapide pour automobilistes, doublant à pieds les consommateurs « normaux » qui au volant de leur voiture attendent sans protester contre ces envahisseurs de pouvoir payer leur commande. « Allez, donnez-moi vos cartes » nous enjoint le caissier pas démonté pour un sou. Imaginez autant de vélos colorés disposés un peu partout et leurs propriétaires casqués et fluorescents (le gilet !) se croisant dans tous les sens. Certains arrivent, attirés comme des mouches par cette joyeuse pagaille tandis que d’autres repartent, leur précieux tampon en poche. Merci Ronald !

Ensuite « il suffit de passer le pont », le bon, mais Alain, notre GPS ambulant, nous y mène sans coup férir malgré les doutes de certains. Et peu après changement de direction – tout à l’Est - et de décor. Nous voilà en Sologne bien à l’abri dans la forêt. L’avancée se fait tantôt en bavardant avec l’un(e) ou l’autre, tantôt en silence, mais en continuant à rester groupés, une voiture pouvant toujours se rabattre sur un cyclo isolé à quelque distance devant le groupe.

Bracieux aurait dû être le lieu de notre repos (pas éternel !) mais vu les conditions de route et la forme de chacun, nous poursuivons jusqu’au lever du jour et c’est à l’entrée de Lamotte-Beuvron, devant ce qui doit être un collège, que nous ferons notre arrêt dodo. Certains se calent le dos contre un mur, les autres, dont moi, déplient leur couverture de survie dans l’herbe accueillante. Certains dorment, d’autres pas, comme moi qui regardent les autres dormir. Mais le repos est bénéfique à tous. Un peu plus d’une heure plus tard et après un nième petit grignotage pour attendre le petit déjeuner – il est trop tôt, les cafés ne sont pas encore ouverts - nous repartons pour Vannes sur Cosson où nous attendra le copain d’un autre groupe, gagné par le sommeil. Quelques kms avant Vannes je commence à avoir faim. L’idée du café-croissants… Heureusement le bar-tabac où nous pointons a tout ce qu’il faut. Nous en profitons largement. Après je crois que je sais d’avance ce qui nous attend, au vu des prévisions météo et du ciel aux premières lueurs du jour lorsque la lune nous a fait un clin d’œil

Nous repartons donc à 6. Rapidement voilà le vent violent qui se déchaine sur la gauche. Et nous ne souffrirons pas de la chaleur aujourd’hui. Mais ça, ça n’est pas un mal. Aurons-nous la pluie en plus ? (Les copains loin devant sont sous l’orage, a-t-on appris.). Pas pour le moment, mais plus tard nous déciderons de bâcher, surtout pour éviter de prendre froid, car ce ne sera tout de même pas très méchant. Le vent suffira. Pour le moment, il me secoue quand je ne peux m’abriter correctement et à partir de là, la vitesse chute pour tout le monde. C’était trop facile jusque là mais c’était prévu. D’où l’importance de ne pas s’être usé pour rien avant en profitant des conditions plus que favorables pour rouler plus vite. Françoise me dit une fois de plus que dans ces circonstances je ne lui sers à rien. Elle fait 20 cm de plus que moi ! Cela ne va pas s’arranger (rires !) Nous apprécions le moindre bâtiment ou coin de forêt qui coupe le flux venteux. Il faut dire qu’après environ 220 km de calme plat, cela fait tout drôle ! Les Z’hommes partagent en silence les relais et je profite avec Françoise de leur bienveillante protection. De toute façon, comme dit ma copine derrière qui je m’abrite aussi de temps en temps, moi, je ne sers à rien (encore que une fois… dans la Ballainvilloise… j’ai des témoins)

Jargeau, Fayes-aux-Loges, Loury, Neuville-aux-Bois, ces lieux déjà traversés dans d’autres rallyes se succèdent mais c’est à Bazoches-les-Gallerandes que nous nous arrêterons pour la pause repas, une bonne pause, 50 mn, le temps de manger sans pression – ni bière – un repas consistant tiré des sacoches – sauf la délicieuse part de flan achetée dans la boulangerie du contrôle. Un peu de nourriture partagée c’est aussi du bonheur partagé.

Je ne sais même plus quelle heure il était et ne peux vérifier puisque nos cartes sont gardées à l’arrivée pour homologation, mais il était l’heure de manger puisque nous avions faim. Et puis nous sommes largement dans nos temps… Nous sommes bien, à l’abri sous un arbre. Un muret nous sert de banc à tous. Mais il est temps de repartir. Le vent toujours bien présent et défavorable est moins violent mais il faudra attendre Dourdan pour qu’il nous pousse vers l’arrivée. Un peu plus loin, Marie-Claude nous attend sur le bord de la route avec bière, boisson gazeuse et autres réconfortants (ah ! les bananes !). Sympa, mais il faut y aller, nos montures à nous ne sont pas équipées d’un moteur !

Et là c’est la longue ligne droite, 11 km, avant Authon-la-Plaine. Lassante sans le vent. Interminable avec, surtout à ce stade de la randonnée. Du coup, on se sent un peu mou ou molle c’est selon ! Ouf enfin Authon ! Dernier contrôle. Encore une banane et quelques bulles et la route à peine moins droite jusqu’à Les Granges le Roi. Enfin ça descend ! Changement de direction vers Saint-Chéron. Parfois, il n’est même pas besoin de pédaler. Et il « suffit » de ne pas penser à l’avance aux côtes restantes. Une chose après l’autre.

A La Folie-Bessin , trois des nos garnements qui songent encore à jouer sont partis devant. Mais ils finissent par nous attendre car il était entendu que nous ferions l’arrivée groupés. On nous intime même, à Françoise et à moi, l’ordre de nous mettre devant. Dis comme cela, au point où on en est, cela ne se discute même pas. Et c’est toute guillerette que dans Longjumeau je monte les côtelettes. C’est tout juste si je ne pousse pas la chansonnette.

Voilà, voilà ! c’est fait ! Catherine de Longjumeau, Daniel son organisateur de mari et tous ceux du club encore présents nous accueillent avec le sourire et les applaudissements, à manger et à boire. Dans le feu de l’enthousiasme, je me jette sur un verre d’eau pétillante posé sur le comptoir, ce qui fait dire à Catherine avec malice « je savais que cela te ferait plaisir ». J’ai enregistré sans réagir autrement que par un « Merci ». A qui était-il destiné ? Trop tard, il est déjà bu ! Nous sommes tous très heureux que Françoise ait terminé. Qui en doutait, à part elle ? Du coup Alain en avait oublié qu’il devait valider son BRM et que c’était fait. Nous sommes même plutôt fringants, je trouve. Les Mamans comme les Pépé(e)s. Après tout se termine une fois de plus trop vite !

EVELYNE


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