mardi 23 mars 2010, par Fred
Brevet des Randonneurs Mondiaux 200 km de Longjumeau – 21 mars 2010
MON PREMIER BRM – CARNET DE ROUTE
J’ai un rêve : c’est de faire le Paris-Brest-Paris un jour. C’est a priori quelque chose de fou mais on me dit que c’est possible même pour un gars comme moi. Alors comme il faut faire des épreuves qualificatives et que ce BRM (Brevet des Randonneurs Mondiaux) est au départ de Longjumeau, c’est l’occasion. D’autant que d’autres personnes étaient également intéressées, non pas par le Paris-Brest-Paris mais par les 200 km.
Le problème est qu’il vient tôt dans la saison. J’ai certes fait quelques 200 km l’an dernier mais plus tard. Cette année, j’ai dépassé une fois les 100 km et c’était le dimanche précédent ! De plus, à cause des intempéries, le mois de février a été amputé de 2 weekends. Alors si j’ai une certaine forme, j’ai tout de même des doutes par rapport aux 200 km à faire. D’ailleurs certains de mes collègues étaient dans le même cas car plusieurs d’entre eux ont invoqué le manque d’entraînement (Fréd P, Grégory) pour s’esquiver. Si on ajoute les blessés (Michel B et Sylvain K), nous n’étions que 6 au départ (Nota : je ne parlerai pas ici de ceux du club qui l’ont fait en solo – au moins 2 personnes).
Les 6 en question sont donc : Attif, Pascal S, Thierry A, Sylvain O, Jacques M et moi-même.
Courageux mais en manque d’entraînement, Sylvain a décidé de rouler avec Jacques : ils sont partis dès le début de la plage horaire soit juste après 7h. Les 4 autres sont partis à 7h
15. Auparavant Thierry, Pascal et moi nous étions donnés RDV à Massy et nous avons
rejoint Longjumeau en vélo. Quelques gouttes nous ont fait craindre le pire mais ça s’est
arrêté rapidement. On a même eu quelques rayons de soleil dans l’après-midi.
Les caractéristiques de la randonnée sont les suivantes :
205 km annoncés
plage de départ entre 7h et 8h
3 points de contrôle intermédiaires
pas de ravitaillement prévu par l’organisateur
le parcours nous emmène à Janvry, Limours, St-Arnoult, Ablis, Auneau, Beville le Comte
(contrôle n° 1), Pont-sous-Gallardon, Maintenon, Cherisy (près de Dreux – contrôle n° 2),
St-Léger en Yvelines, La Celle les Bordes (contrôle n° 3), Limours, Longjumeau.
Voila : c’est le départ. Rapidement Attif repère un groupe devant nous. Attif : « Allez les gars ». Résultat : on les rattrape rapidement. Dans la montée du Déluge, on lâche ce groupe et on se fait doubler par un autre groupe plus fort. Attif : « Allez les gars ». Et hop, en haut de la côte, on prend les roues. 33 km/h. Thierry, Pascal et moi, on se regarde éberlués. On n’ose pas contredire le capitaine bien-aimé. Heureusement, au faux-plat suivant, on réussit à être lâchés et l’allure devient raisonnable. On trouve un nouveau groupe qui est cette fois de notre niveau et ça se passe très bien. Attif tente bien de mettre la zizanie dans le groupe. Il crie « Allez les gars » pour que ça aille plus vite et il se fait vite remarquer par les deux dames du groupe.
Le problème que tous rencontrent alors est celui du vent. Il est assez fort et (bien sûr) défavorable. C’est pourquoi on a tant cherché à rouler dans un groupe conséquent. Un peu avant Ablis, on rattrape Jacques et Sylvain et on va faire un gros bout de route ensemble. On arrive au 1er contrôle tous groupés. Le seul problème aura été le vent.
On repart pour la 2ème étape. Il y a quelques moments de flottement concernant le parcours. Il faut dire que ce n’est pas fléché et, à part Jacques, on n’est pas très doués pour l’orientation. Le plus gros couac se situe du côté de Gallardon. Là on se trompe (plusieurs fois d’ailleurs) : on traverse Gallardon alors qu’on n’aurait pas dû y mettre la roue. On fait quelques km en plus et on perd du temps à chercher son chemin. En fait, on a fait confiance à des groupes qui ne sont pas meilleurs que nous. Ensuite, mes collègues me disent que je ne suis pas assez gonflé à l’arrière. Quelques km plus tard, je commence à sentir les aspérités de la route. Plus de doute : j’ai une crevaison lente. Jacques et Sylvain en profitent pour partir devant. On les reverra seulement au 2ème contrôle à Cherisy.
Il est 12h 30 passé et c’est là qu’intervient notre capitaine adoré. Il a réservé une table dans un bar de village à Abondant, 5 km après le contrôle. « Allez les gars, à table ! ». On y va tous sauf Jacques qui a son ravitaillement sur lui. On ne le reverra plus. A Abondant, le repas est simple mais efficace : des pâtes à volonté. Bien sûr, Thierry est déçu : ce n’est pas la « tête de veau arrosée d’un petit Aloxe Corton » dont il rêvait depuis vendredi. Mais ça a fait beaucoup de bien. Notre sortie a concordé avec la fermeture du bar et on a assisté à la triste scène d’une dame à moitié éméchée que le patron a dû mettre dehors manu militari. On y resté un bon moment (une petite heure ?) et quand on est reparti, on n’a plus rencontré grand monde. Paradoxalement, c’est là que certains ont eu un coup de moins bien, alors que le vent commençait à être favorable. Sylvain et Attif n’ont plus retrouvé le coup de pédale d’avant le 2ème contrôle. On avait beau lui dire « Allez gars » pour l’encourager, ça n’avait pas beaucoup d’effet. On a même dû s’arrêter au Perray en Yvelines car ça devenait très difficile. Attif et Sylvain commençaient à évoquer un retour via le RER à St-Rémy ! Mais on leur a fait croire qu’il y avait une grève et ils ont suivi le parcours. Au passage, on a suivi une partie du parcours qu’on avait fait le week-end précédent entre Le Perray et Bonnelles. Malgré des tentatives d’Attif pour trouver des chemins plus courts, on a suivi le parcours officiel et on est arrivés tant bien que mal à la Celle les Bordes.
L’interminable dernière étape commence alors. Les dernières côtes sont dures pour tout le monde mais surtout pour Attif et Sylvain. Je m’aperçois alors que la côte de Roussigny (entre Limours et Roussigny) donne des cauchemars à Sylvain. Je le console en lui disant que celle de la Folie Bessin est plus difficile. Dans cette côte de Roussigny, Thierry, Pascal et moi nous disputons le titre de meilleur grimpeur. Je pars vite mais Thierry me rejoins rapidement et me lâche tout de suite. Je le laisse s’épuiser : stratégie payante. Pendant ce temps, Pascal reste dans ma roue. A 300 m du haut, je vois Thierry être moins fringant. Je place alors un démarrage, laissant sur place Pascal, et rattrape Thierry sur la ligne. Bien sûr, ça ne sert à rien mais que voulez-vous ! A Villejust, Sylvain, qui se moque du brevet (le papier !), décide de rentrer directement sur Massy, évitant ainsi 10 km supplémentaires. Une dernière crampe pour Attif et nous obtenons un mérité brevet.
Reste alors pour Thierry, Pascal et moi à retourner à Massy….en vélo. Thierry, pour gagner quelques centaines de mètres, part de son côté en remontant vers les 4 Fourchettes. Pour ma part, je reviens avec Pascal sur Palaiseau. Je ne regrette pas car il m’a fait passer par une petite côte que je ne connaissais pas à Champlan. Ce faisant, Pascal, qui avait été très bon jusque là a eu une fringale carabinée dans les deux derniers km avant chez lui. C’est simple : il n’avançait plus. Pour ma part, je suis arrivé chez moi vers 18h 30, fourbu certes mais mieux que ce que je craignais. Toutefois, si on considère que P-B-P, c’est faire six fois à la suite cette randonnée, je ne vois pas bien comment ça va être possible pour moi. Et même Bordeaux-Paris fin juin, ce ne sera pas de la tarte !
Les données finales :
226 km (de Massy à Massy)
205 km pour la rando de base
13 km pour l’aller-retour Massy-Longjumeau
8 km faits en plus
dénivelé (de Massy à Massy) : 1468 m
ma moyenne : 23,6 km/h
temps de pédalage : 9h 36’
Renaud, randonneur mondial émérite.