Vélo Club Massy Palaiseau
Activité d'un groupe de vélo
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La traversée des Alpes de Sylvain

samedi 30 août 2014, par Fred

Sylvain Ollier a participé à un évènement tout autant caritatif que sportif, l’Alpine Challenge, au sein de son entreprise. Une grande traversée des Alpes qui’il nous narre comme si l’on y était !

Ayant rejoint depuis 6 mois la société américaine Salesforce.com, pionnière dans le Cloud (ou “Nuage” pour les Made in France, ou encore le “Claude” pour les ex-Montebouriens), j’ai eu le plaisir de participer à un évènement caritatif piloté par l’entreprise : l’Alpine Challenge 2014. L’objectif étant de lever des fonds pour offrir des vélos à des personnes en Afrique (video très percutante : https://www.youtube.com/watch ?v=AXQQiFRhFYg). Veuillez trouver ci-après un résumé de cette traversée des Alpes, depuis Annemasse jusqu’au sommet du Mont-Ventoux.

Jour 1 : Annemasse – Beaufort (100km – 2000m D+) Météo peu clémente en ce Dimanche 3 Août : ciel très bas et fort gris. Il est 9h00. Nous sommes quatre, dont deux Japonais. La pluie va nous accompagner sur les premiers kilomètres. Après une longue approche de 20 km, nous arrivons au pied du Col des Aravis. Jusqu’à La Clusaz, soit 11 km, la pente est fort agréable : comprise entre 2% et 6%. Dès la sortie de cette célèbre station de ski, la déclinivité s’accentue : pas moins de 6% pendant les 8 derniers kilomètres. Au sommet les lourds nuages gris nous empêchent d’admirer le Mont-Blanc. On casse la croute. Descente glaciale en direction de la seconde ascension de la journée. Dès la fin de la traversée du village de Flumet on attaque de forts pourcentages : entre 6 et 10% pendant huit bornes. Légère descente sur 500 mètres. Notre accompagnateur, Cap Vélo (http://www.cap-velo.com/), y a garé sa voiture pour nous offrir boissons et grignottage. Je jette mon coupe-vent sans m’arrêter. Il reste sept kilomètres dont un passage de 11%. Je n’arrive pas à rattraper les deux Japonais qui s’envolent devant ma roue. Le sommet nous accueille sous un soleil réchauffant. Un repas bienvenue nous restaure. Nous sommes au milieu de sublimes paysages. Une heure plus tard nous filons à tombeau ouvert en direction du village de Beaufort. Ce soir deux autres collègues vont nous rejoindre.

Jour 2 : Beaufort – Saint Jean de Maurienne (90km – 2000m D+) Aujourd’hui ce ne sera pas de la tarte mais de la “madeleine”. Après une bonne trentaine de kilomètre d’approche, nous nous présentons tous les six au départ d’une bosse de 26 km de long : le Col de la Madeleine. Les premiers lacets me font craindre le pire : un pourcentage costaud qui ne cesse qu’après trois bornes (entre 7 et 10%) et ce pour n’être remplacé que par du 6% pendant 4-5 km. C’est long. Il fait chaud. Les groupes de motards passent et repassent. Il me faudra deux grosses heures pour arriver au sommet. Fatigué mais fier de ne pas avoir mis pied à terre. Surtout lors de ces 11-12% de pente sur une borne dans le village de Celliers et les trois derniers kilomètres à plus de 8%. La température est fraîche mais le moral est au beau fixe. Je suis confiant pour les prochains jours : je ne suis pas une flèche, mais je sens que j’aime souffrir dans ces montées de légendes. On casse la croûte. Il est midi et les tomates, oeufs durs, jambon et autre fromage de Beaufort nous ravissent les papilles. Un camarade me fait remarquer que mon front est ceint d’une pellicule de sel bien visible. Deux-trois photos et nous voilà enfourchant nos biclous pour se lancer dans une course de 20 kilomètres de descente. On double quelques voitures pour tenter de suivre notre costaud de triathlète. Le Coeur cogne, les mains se crispent sur les freins, les cuisses brûlent. Bon sang, mais je croyais qu’on se reposait en descente ? En bas, nous arrivons à trois loin devant les autres. Le souffle court mais heureux comme des gosses d’avoir envoyé du lourd sur ce serpent bitumeux : 20 minutes de tout shuss fort grisant. Les dix derniers kilomètres seront les pires du séjour : non par leur dureté mais pour leur cadre. Un spectacle dégeulasse : on longe une autoroute surchargée de camions, une rivière charriant une eau grisâtre, le chantier d’une voie ferrée. Que les vallées alpines sont tristounes (avis personnel).

Jour 3 : Saint Jean de Maurienne – Alpe d’Huez (95km – 3000m D+) Le grand jour de ce séjour vélociste : Col de la Croix de Fer et Alpe d’Huez. A froid nous voilà attaquant ce long col de 30 kilomètres. Hormis trois passages, seule sa longueur est traître : le début sur 3 km à 8,5%, le milieu sur 5 km à 9% et la fin sur 7 km à 8%. Les paysages s’offrent à nous sous un ciel bleu et une temperature idéale (23°C). Quatre de mes compagnons se sacrifient pour accompagner l’un des nôtres qui, la veille, a du abandoner à 6 km du sommet de la Madeleine. Durant 30 kilomètres ils vont le motiver, le pousser, l’attendre. Belle leçon d’esprit d’équipe dans un sport solo. De mon côté je monte à mon rythme. Pas bien vite, mais suffisament pour arriver au sommet en 2h30. En restant “groupir” je craignais d’être en sous-régime. Mes compagnons de route arriveront une grosse heure plus-tard. Chapeau bas à celui qui s’est battu contre la douleur, la fatigue et tous ces trucs que l’on connaît tous un jour sur le vélo ! La descente sera SU-PER-BE ! Un lac étincelant, des pentes herbeuses grasses et verdoyantes, un barrage unique, une pente régulière et sans danger. Le pied, quoi ! Arrivés à Bourg d’Oisans notre copain qui a tant souffert met pied à terre et reste à l’hôtel. Notre accompagnateur, Manu, enfourche son vélo et va nous tirer la bourre sur l’Alpe d’Huez. Depuis 48h je motive Ketsu, client Japonais de notre société, pour gravir l’Alpe d’Huez en 60 minutes max. Il en a le potentiel. Il roule avec légèreté et grace. Il le fera ! De mon côté je laisse partir les furieux dès les premiers mètres. Il faut dire que 10% en hors d’oeuvre, c’est pas très rassurant. Finalement, sous un soleil exquis, je file au milieu de ce cadre rempli d’ombres historiques avec envie et determination : Coppi, Hinault, Fignon, LeMond, Pantani… Je suis heureux sur ce parcours de 13,2 km aux 21 virages numérotés : j’arrive à ne pas descendre sous les 10km/h. Ligne franchie en 1h19m. Un bon Perrier avec mes compagnons. On attend les deux derniers lutteurs de cette journée terrible. Quelques photos sur le podium des lieux et on redescend tranquilou pour aller trinquer à l’amitié.

Jour 4 : Bourd d’Oisans – Chichilianne (90km – 2000m D+) Cet inconnu de Col d’Ornon s’avèrera comme la plus belle et sauvage montée de notre séjour. Un écrin de verdure dominée par de splendides dents de rocaille. Onze kilomètres peu difficiles, mais quel plaisir nous ressentons que de rouler en ce lieu très agréable. Nous filons à travers le département de l’Isère et quittons sans regret les vallées défigurées des Alpes de Savoie et Haute-Savoie. Peu avant le village de Mens on escalade le col d’Accarias. En traversant un village aux couleurs Provençale, je mets pied à terre pour plonger tête et casque dans une fontaine d’eau claire et fraîche. Un regal qui fit sourire mes comparses Japonais. Faut dire qu’en ce 6 Août on ne descend pas en dessous des 27-28°C. En fin de parcours, l’odeur de l’écurie aidant, quelques concours de “Sprint Pancarte” sont lancés à la volée. Je claque un 100%. Merci aux gars du VCMP pour l’entraînement ! Nous finissons dans une magnifique demeure moyennageuse, avec piscine et calme absolu.

Jour 5 : Chichilianne – Buis en Baronnies (126km – 2100m D+) L’étape la plus longue du séjour. Quatre cols de longeur modeste (entre 6 et 10 km) mais non moins vicieux : col de Menée, col de Premol, col de Soubeyran, col de Peyruergue. De beaux raidars où nous ne pouvons guère lacher les chevaux car les pourcentages sont loin d’y être ridicules : 6 à 8% de moyenne avec d’occasionnels passages à 9%. Heureusement nous évoluons dans un paysage digne d’une carte postale Provençale : champs de lavande au sommet du col de Soubeyran avec vue sur le Ventoux, amandiers et oliviers sur les flancs du col de Peyruergue, etc.

Jour 6 : Buis en Baronnies – Carpentras (125km – 2000m D+) Dernier jour. Derniers coups de pédales. Nous sommes le Vendredi 8 Août et la météo est tout simplement délicieuse : un grand ciel bleu avec un parfait 25°C. Que demander de plus ? Les deux premiers cols sont plus des mises-en-bouche qu’autre chose : 5-6 km chacun, mais très faciles. Le col de Fontaube serpente dans une végétation toute méditérannéene, celui des Aires au milieu de villages endormis. Justement, nous voilà arrivant au coeur d’un mignon village provençal où seul manque un petit rosé au milieu de nos barres céréales. Reprenant la route, nous attaquons très vite les premières rampes du Mont-Ventoux, côté Sault. Finalement, il s’avèrera que la grimpette sera la plus facile du séjour : 18km/h de moyenne jusqu’au Chalet Reynard, puis près de 12 km/h sur les six derniers kilomètres au milieu de cette pierraille de feu. Je ne me suis que rarement senti aussi alerte sur une ascension de ce standing. Clairement le côté Sault est bien facile par rapport à Bédouin et Malaucène. Sans commune mesure. Pour clore cet incroyable séjour, nous finissons par pique-niquer au sommet du ce Mont Chauve, seuls au monde, avec une vue 360° et le sourire aux lèvres. La descente puis la route vers Carpentras nous fera penser à la porte d’un four qui a été laissée grande ouverte : quelle chaleur moîte et lourde ! Un bon 35°C en s’approchant de Carpentras. Au moindre arrêt nous dégoulinons de sueur et chassons la moindre ombre. Après avoir débuté sous la pluie, ce séjour cyclo-caritatif se termine sous la canicule.

L’organisation fournie par Cap Vélo a été plus que parfaite : aux petits oignons !

Grace à cette aventure humaine, notre équipe aura levé 3.000 dollars, roulé 600 km et escaladé 13.000m D+.

Chaque soir nous postions sur divers réseaux sociaux notre parcours de la journée et évoquions l’association pour laquelle nous pédalions.

Il est rare qu’une entreprise permette à ses salariés de consacrer 1% de leur temps de travail pour une bonne cause (soit 6 jours par an).

Bien sûr, si jamais vous souhaitez participer à ce beau geste, je vous joins ci-après le lien URL : http://fundraise.worldbicyclerelief.org/team/sfdc14


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